“Spring”, “Tiyari”… Comment nomme-t-on les saisons ailleurs ?

Le nom des saisons évoque souvent un élément caractéristique de la nature à cette période de l’année.

Si ce lien est parfois évident, il est en revanche plus difficile à repérer dans beaucoup de langues européennes. Pour le trouver, il faut alors se pencher sur l’étymologie.

Dans la réserve de coquelicots de la vallée d’Antelope, à Lancaster (Californie), le 13 avril 2023.. PHOTO ALANA CELII/THE NEW YORK TIMES
Dans la réserve de coquelicots de la vallée d’Antelope, à Lancaster (Californie), le 13 avril 2023.. PHOTO ALANA CELII/THE NEW YORK TIMES
Sur la plage de Svanemolle, à Copenhague, au Danemark, le 22 juin 2023.. Photo RITZAU SCANPIX/REUTERS
Sur la plage de Svanemolle, à Copenhague, au Danemark, le 22 juin 2023.. Photo RITZAU SCANPIX/REUTERS

Les mots français “été” et italien estate, par exemple, dérivent d’une racine indo-européenne signifiant “brûler”, “allumer”.

Invierno, inverno et “hiver” sont liés à une racine indo-européenne qui désigne le “gel”, la “neige”.

Le nom zima (“hiver”, en russe et dans plusieurs autres langues slaves) est issu de la même racine.

Les mots anglais fall et spring, eux, n’ont rien de mystérieux : les feuilles des arbres tombent [fall] à l’automne et ressurgissent [spring] au printemps.

Une année de 16 saisons

Jusqu’au début du XVIe siècle, la période allant de septembre à novembre ne tirait toutefois pas son nom de l’état des arbres, mais de l’avancement des récoltes.

C’était la période des moissons [harvest], une particularité que l’on retrouve encore aujourd’hui dans le mot allemand Herbst [“automne”], issu d’une racine indo-européenne signifiant “récolter”, “cueillir”.

Le monde compte plusieurs milliers de langues différentes, et beaucoup d’entre elles scindent l’année selon des critères bien plus précis.

Les locuteurs du tiwi, par exemple, qui vivent sur des îles tropicales du nord de l’Australie, ont trois saisons principales : Kumunupunari (de mars à août), littéralement “la saison sèche du feu et des fumées”, Tiyari (de septembre à novembre), “la saison de la chaleur et de l’humidité”, et Jamutakari (de décembre à février), “la saison des pluies”.

Mais ils font aussi la distinction entre 13 saisons supplémentaires, dites “mineures”, comme Milikitorinari, “la saison des pieds chauds”, quand le sol est tellement brûlant qu’on peut à peine le fouler, et Mumpikari, “la saison des traces d’opossums”, quand la pluie revient après la saison sèche et que les opossums sont faciles à pister, car ils laissent des traces boueuses sur le sol.

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