"Comme le salon de Snoop Dogg": pourquoi l'odeur de cannabis est-elle si forte à l'US Open?

"Comme le salon de Snoop Dogg": pourquoi l'odeur de cannabis est-elle si forte à l'US Open?

Il flotte dans l’air de l'US Open comme une ambiance de festival de musique en plein été. Depuis le début du tournoi, plusieurs joueurs se sont plaints d’une forte odeur de cannabis durant leurs rencontres, particulièrement sur les courts annexes. Comme le n°9 où Adrian Mannarino - 35 ans, 13 participations au Grand Chelem américain - a retrouvé quelques repères olfactifs bien connus à New York lors de sa victoire au premier tour face au Japonais Yosuke Watanuki (7-5, 6-7, 6-3, 7-5).

"Aux quatre coins du court tu as des odeurs un peu différentes. Ça peut être la weed d’un côté, la merde de l’autre… Ce n’est pas forcément facile mais il faut faire avec", confiait le Français après son match.

"Comme le salon de Snoop Dogg"

La Grecque Maria Sakkari a expérimenté les mêmes désagréments sur le court n°17 lors de sa défaite au premier tour (6-4, 6-4) face à la joueuse suisse-espagnole Rebeka Masarova, s'en émouvant même auprès de l’arbitre de chaise.

"L'odeur, oh mon Dieu... Je pense que ça vient du parc", a-t-elle lancé.

"Parfois, vous sentez la nourriture, parfois vous sentez la cigarette, parfois vous sentez l'herbe, a ajouté la 8e joueuse mondiale devant la presse. Je veux dire, c’est quelque chose que nous ne pouvons pas contrôler, parce que nous sommes dans un espace ouvert. Il y a un parc derrière. Les gens peuvent faire ce qu’ils veulent..."

L’Allemand Alexander Zverev, tombeur de l’Australien Aleksandar Vukic (6-4, 6-4, 6-4) sur le même terrain, a fait le même constat de manière plus imagée.

"Le court n°17 sent définitivement comme le salon de Snoop Dogg. Oh mon Dieu, c'est partout. Tout le court sent la weed", a analysé la tête de série n°12.

Même court, même observation pour Gaël Monfils ce mardi. Le Parisien a été frappé par la forte odeur de marijuana dès le premier jeu de son match face au Japonais Taro Daniel (4-6, 6-4, 6-2, 7-6).

"Ça sent fort là, non? Wouah... C'est n'importe quoi", a-t-il lancé à l'arbitre de chaise.

L'immense parc adjacent pointé du doigt

Le problème n’est pourtant pas nouveau, il fait même partie du folklore autour du dernier Majeur de l’année où le public est souvent dissipé, un peu bruyant et festif. L’année dernière, l’Australien Nick Kyrgios, asthmatique, s'était dit importuné par de fortes vapeurs de marijuana pendant un match.

L’état de New York fait partie des 23 (bientôt 24 avec l'ajout du Minnesota en 2025) où la consommation récréative du cannabis est autorisée, mais pas à n’importe quelle condition. La loi autorise à fumer ou vapoter "dans la plupart des lieux où il est autorisé de fumer du tabac". Cela est officiellement interdit dans plusieurs endroits comme "à l’intérieur et sur les terrains des stades sportifs" mais aussi dans les "parcs".

Face aux plaintes de nombreux joueurs, la fédération américaine de tennis (United States Tennis Association, USTA) a mené sa propre enquête pour déterminer la provenance des vapeurs parfumées. L’USTA a ainsi revisionné le match de Sakkari en s’intéressant aux tribunes de ce fameux court n°17 et assure n’avoir trouvé "aucune preuve" que quelqu’un y fumait du cannabis.

Les yeux se tournent donc toujours vers l'immense parc Corona situé à proximité des courts 9, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17 et 19, endroit visiblement prisé pour la fumette. Le phénomène serait finalement bien plus global et culturel que le simple US Open dans une ville où l’odeur plane un peu partout.

"À chaque coin de rue, vous le sentez, confie Ricardo Rojas, membre de la sécurité de Flushing Meadows, à l’agence Associated Press. Cela fait désormais partie de notre monde. Il faut s’y habituer."

Il assure veiller à faire respecter strictement l’interdiction de consommer du cannabis dans les travées de Flushing Meadows (centre national Billie Jean King, pour le nom officiel) tout en rappelant que le parc, pointé comme l’origine de formation de ces nuages particuliers, est "hors de sa juridiction". Mannarino, Monfils et Zverev peuvent encore s’attendre à humer ce parfum particulier au deuxième tour.

Article original publié sur RMC Sport