En prison, des ateliers artistiques pour préparer la réinsertion des détenus

Au fil de 22 ateliers de deux heures, sept détenus de la prison de Fleury-Mérogis ont préparé un spectacle de danse qui sera présenté, le 3 mai, au théâtre Paris-Villette dans le cadre du festival Vis-à-vis.  - Credit:Photo fournie par l'administration pénitentiaire
Au fil de 22 ateliers de deux heures, sept détenus de la prison de Fleury-Mérogis ont préparé un spectacle de danse qui sera présenté, le 3 mai, au théâtre Paris-Villette dans le cadre du festival Vis-à-vis. - Credit:Photo fournie par l'administration pénitentiaire

C'est une salle polyvalente située au deuxième étage du bâtiment D1, au cœur du centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis. Le décor est sommaire : sol en béton nu, bancs usés, petite estrade et piano hors d'âge. Cet espace d'une cinquantaine de mètres carrés, aux murs couverts de fresques naïves représentant des paysages, sert traditionnellement de lieu de culte.

L'endroit accueille, en ce mois d'avril, la répétition d'un spectacle chorégraphique peu commun. On y prépare en effet une pièce, intitulée Je t'épouserai, qui met en scène sept détenus « longue peine ». À leurs côtés, cinq danseurs professionnels de la troupe Reicko préparent cette création, qui sera présentée le 3 mai au théâtre Paris-Villette (TPV), dans le cadre de la 5e édition du festival* Vis-à-vis.

Sur le plateau, une structure métallique cubique occupe une place centrale. « Ce dispositif artistique vise à représenter les états d'âme d'un jeune homme à la veille de son mariage. Les danseurs amateurs tournent d'abord autour avant d'y entrer. Quand vous êtes dedans, c'est votre univers mental que vous devez nous donner à voir », détaille le chorégraphe Willy Pierre-Joseph, qui encadre l'atelier.

Culture en prison

Dans le public, Valérie Dassonville, fondatrice du festival et codirectrice du TPV, regarde les détenus se métamorphoser au fil de la séance. D'abord un peu embarrassés par les instructions du metteur en scène qui leur demande de « laisser tomber leur armure », ces hommes de 22 à 61 ans ne [...] Lire la suite