OL: où en est la recherche du successeur de Laurent Blanc?

OL: où en est la recherche du successeur de Laurent Blanc?

Il l’avait promis, à une seule condition: que le nouvel entraîneur ne soit pas déjà en place. Comme son remplaçant n’avait pas encore été nommé mardi, au lendemain de son éviction, Laurent Blanc a pris soin de saluer une dernière fois tout le monde dans le vestiaire avant la séance du "jour d’après", après avoir vidé les affaires de son casier.

Accompagné de Franck Passi, son adjoint, l'ex-coach de l'OL a serré des mains tout en souhaitant "bonne chance pour la suite". "Ce fut très classe", note un témoin de la scène. Le tout après une première partie de trêve internationale durant laquelle le champion du monde 98 a fait comme si de rien n’était, avec une victoire en amical face à Auxerre (3-2).

Lundi soir, après l'officialisation de son départ, il n’aura de cesse de pester contre les articles qui évoquent une "mise à pied". Le vocabulaire juridique utilisé ici a un sens: c’est bien "à l’amiable" qu’il est parti. Il insistera d'ailleurs auprès de proches, quitte à faire passer des messages, sur cette donnée à laquelle il tient. Son image est en jeu. Son compte en banque aussi. Si la somme n’a pas filtré, on peut imaginer un chèque final aux alentours de son salaire mensuel (250.000 euros) multiplié par les mois restants à son contrat, qui expirait dans 9 mois. Le montant de la facture pourrait donc s'élever à plus de deux millions d'euros.

Le poste d'entraîneur à Lyon, un siège devenu éjectable

Et Laurent Blanc tourna donc les talons, laissant derrière lui le centre d’entraînement en cette matinée du 12 septembre, sûrement libéré de cette période au cours de laquelle il avait compris, connaissant le milieu que la petite musique entourant son début de saison se jouait avec des fausses notes sur fond d’un bilan comptable jamais vu entre Rhône et Saône. Il aura quitté Lyon à la dernière place de la Ligue 1, une première dans l’histoire avec 1 point sur les 12 premiers distribués, mais avec le crédit d’une deuxième partie de saison 2023, conclue à la 3e place sur la phase retour. "Quand il a eu en main son groupe et qu’il a pu mettre sa patte, cela s’est vu", résume un proche.

Mais, comme Peter Bosz onze mois avant; comme Rudi Garcia en juin 2021; comme Sylvinho le 15 octobre 2019; comme Bruno Genesio le 30 juin 2019; Blanc aura ajouté son nom à la liste des entraîneurs chassés du siège désormais éjectable de l’OL. Il est le troisième coach débarqué en cours de saison, après 11 mois et 32 matches, loin du record de la période (58 jours pour Sylvinho) mais tout près en terme de statistique (1,53 point pris par match) de son prédécesseur néerlandais. Il demeure en revanche bien loin des 1237 jours de Genesio ou du record maison de Bernard Lacombe, 1288 jours entre 1996 et 2000.

Glasner n'a pas encore dit non, au contraire de Potter et Galtier

Douze heures après ce clap de fin concrétisé au centre d’entraînement de Décines, juste à côté du Groupama Stadium, il n’y a toujours pas de remplaçant définitif. Oliver Glasner n’a pas encore dit vraiment non. D’autres ont dit vraiment non: Graham Potter, ou encore Christophe Galtier. Appelé par Vincent Ponsot à la demande de son président John Textor – preuve que l’échéance de son procès en décembre n’est pas un obstacle à un retour dans le football hexagonal –, l’ex-entraîneur du PSG a pris le temps de la réflexion en fin de semaine dernière. Puis il a rappelé, et décliné l’offre. Il privilégie désormais un défi à l’étranger.

>> Toutes les infos mercato en direct

Il y a également la candidature de Gennaro Gattuso. En grossissant le trait, il est le seul à avoir dit oui, comme l’a confirmé RMC Sport. Mais tous les détails ne sont pas réglés. L’OL, par la voix de son président, n’a pas encore non plus donné son accord, alors que son agent Jorge Mendes insiste en coulisses pour placer son poulain.

Cet atout pourrait-il aussi devenir un poids? La tendance à ce mardi soir est encore à la patience. Comprenez que la fumée blanche n’est près de sortir de la salle des délibérations, éparpillée au fil des voyages du patron, John Textor n'étant pas forcément dans le même fuseau horaire que ses candidats. "Chaque minute sans annonce n’est pas bon signe pour lui", s’autorise un proche du club.

Le staff de transition toujours là face au Havre?

Pendant ce temps-là, le staff de transition a pris les rênes du groupe. Les réunions de lundi après-midi ont permis une bonne séance, mardi matin: Jérémie Bréchet y met son énergie habituelle, aperçue sur les terrains de la réserve depuis son retour au club à l’Académie, en 2019. Sonny Anderson fait lui passer un message de respect des valeurs maison, qu’il avait fait briller à sa manière, lors des premiers titres du club. Jean-François Vulliez, pour sa première en tant que coach en chef, réveille aussi les troupes. Rémy Vercoutre, seul à ne pas changer de place, poursuit sa mission dans son rôle avec les gardiens de but, une caste toujours à part.

Reste l’inconfort de leur situation: combien de temps cette transition va-t-elle durer? Jusqu’à mercredi? Jeudi? Pourquoi pas jusqu’à ce dimanche face au Havre (20h45)? Et plus si affinités, si victoire? Les questions se multiplient tandis que les réponses se raréfient. Demain est un autre jour. Le staff de transition sera encore là, sauf nouveauté (peu plausible à cette heure) dans la nuit de ce mardi à mercredi. Signe supplémentaire que l’institution OL traverse une période inédite, illisible et indéchiffrable, car imprévisible et insondable!

Article original publié sur RMC Sport