Newcastle-PSG: le "Golfico" Arabie saoudite-Qatar, l'autre match

Newcastle-PSG: le "Golfico" Arabie saoudite-Qatar, l'autre match

Newcastle–PSG: deux ambassades sportives, deux clubs, deux pays, un seul objectif: la puissance. Le 20 novembre 2022, au stade Al-Bayt, au nord de Doha, le prince héritier Mohammed ben Salmane est aux côtés de l’Emir du Qatar pour la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde. Quelques mois après les fortes tensions entre les deux pays, et un blocus contre le Qatar, Tamim Ben Hamad Al-Thani savoure, jubile. Il se montre en leader du monde arabe et ouvre SA Coupe du monde. L’image est forte, elle marque la région. Dans la tribune, assis à la gauche de Gianni Infantino, MBS scrute le spectacle, rigole avec le patron de la FIFA et n’oublie pas que son pays rayonnera bientôt dans le monde du football.

Pendant trois ans et demi, la péninsule arabique était marquée par ce blocus imposé au Qatar. Toutes les relations commerciales et politiques avec le centre du pouvoir à Doha étaient coupées. Un haut dirigeant de l’organisation du Mondial 2022 se rappelle aujourd’hui de ses "doutes" sur la tenue de la compétition. Cette présence, à plusieurs reprises, du prince héritier d’Arabie Saoudite dans les stades de la Coupe du monde montre un retour à la normale. Enfin, en apparence. "Ils sont en entente cordiale, résume Raphaël Le Magoariec, géopolitologue, spécialiste des politiques sportives de la péninsule Arabique. Depuis que la Coupe du monde était sûre d'être organisée au Qatar, l'Arabie saoudite, elle, est passée dans le sillage du Qatar pour apprendre du Qatar et avec l’objectif de pouvoir dépasser le Qatar à l'avenir en termes de stratégie sportive. Ces rivalités sont toujours présentes mais on peut dire qu'aujourd'hui l'Arabie saoudite est plus en tension avec l'émirat d'Abu Dhabi pour des questions liées au marché pétrolier et à la politique à l'échelle de la région."

MBS n’a aucune limite

Fin décembre, le rideau du Mondial 2022 se referme, le nouvel An n’est pas encore passé, dans son coin l’Arabie Saoudite enclenche la vitesse supérieure. La signature de Cristiano Ronaldo dans le championnat local fait l’effet d’une bombe. Les médias ne parlent que de cette actualité, la Coupe du monde semble déjà oubliée. Cette nouvelle ouvre la voie à un mercato d’été où l’argent coule à flot, avec un débit supérieur aux gisements de pétrole.

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"La stratégie saoudienne a commencé dès 2017, mais on ne l’a pas vu arriver, c'est la signature de Gomis par exemple en Arabie saoudite, souligne Jean-Baptiste Guegan, géopolitologue du sport. Le Covid arrive et le projet semble un peu flou. Avec le rachat de Newcastle, ils entrent dans une nouvelle phase, puis ils accélèrent après la Coupe du monde 2022 pour arriver à cet été avec plus d'un milliard d'euros dépensé pour une trentaine de joueurs. L'Arabie saoudite montre qu'elle est vraiment aujourd'hui en position de changer l'ordre du football international". Certains dirigeants européens qualifient encore la compétition de "championnat de highlights" ou "championnat de Twitter". Mais contrairement aux clubs en Europe, le nouvel acteur n’a aucune limite, surtout financière. "Ce que ces dirigeants ne comprennent pas c’est que la Saudi Pro League n’a pas une vocation première de conquérir l’Europe, souligne un proche de la direction du championnat. L’Afrique et l’Asie sont les deux marchés convoités en priorité."

"Ils avaient cette ambition depuis longtemps, l’arrivée de Cristiano Ronaldo et la fenêtre de marché des transferts de l’été ne sont que le début des Saoudiens dans le football", explique un proche de la Fédération saoudienne de football qui a conclu il y a quelques semaines un accord avec la FFF pour la formation de ses entraîneurs. Le pays a déjà une culture foot et "il suffisait de souffler sur les braises pour enclencher la dynamique", poursuit ce responsable. Newcastle en ouverture sur l’Europe, un championnat avec des stars pour conquérir le marché asiatique et africain, l’Arabie saoudite pense à tout.

"Nous continuerons à pratiquer le sportwashing"

Tous ces investissements se réalisent sur fond de critiques, en particulier en Europe. Les ONG crient au scandale et soulignent que ce "sportwashing" réalisé par l’Arabie Saoudite n’a qu’un seul but: faire oublier le vrai problème des droits humains dans le Royaume. Selon Amnesty International, le nombre d’exécutions y a été multiplié par sept au cours des trois dernières années. MBS, lui, est bien loin de ces enjeux. Dans son pays, le prince héritier ne souffre d’aucune critique.

"Si le sportwashing doit augmenter mon PIB de 1%, alors nous continuerons à pratiquer le sportwashing. J’ai 1% de croissance du PIB grâce au sport et je vise 1,5% supplémentaire. Appelez ça comme vous voulez, mais nous allons obtenir ces 1,5%", a prévenu Mohammed ben Salmane sur Fox News, la semaine dernière.

Le sport représente la pièce maitresse de sa politique d’ouverture. Il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin après les investissements massifs de l’été. "Le football est un moyen finalement de nettoyer l’image du pays, explique Jean-Baptiste Guegan, géopolitologue du sport. C’est aussi un moyen aussi de préparer l'avenir. Pour Mohammed Ben Salmane, investir dans le foot, c'est parler à son peuple, c'est parler à sa jeunesse, c'est parler à tous ceux qui vont l'accompagner sur les quarante prochaines années de son règne. Et puis il y a une autre raison, le pétrole ne va pas durer, donc il faut préparer la suite. Le football est un moyen de diversifier l'économie de manière très simple." Sur le papier, le projet sportif semble assez simple. D’autres pays, comme la Chine, ont essayé cette politique il y a quelques années. Sans succès. Tous les spécialistes s’accordent à dire que cette fois, le projet "est différent".

Vision 2030 et Mondial 2034

La plus grande monarchie pétrolière du Golfe poursuit son ouverture. Le sport est l’une des branches du grand plan de modernisation entamé il y a presque sept ans afin de penser à l’économie et la vie sociale de l’ère post-pétrolière. Des mégaprojets ont vu le jour comme la ville du futur baptisée "Neom", pièce maîtresse du projet Vision 2030. La plupart des chantiers ont pris du retard mais le sport est l’un des domaines où l’avancement peut se faire le plus rapidement possible, surtout avec de l’argent.

Cette vision passera obligatoirement par la réception d’un évènement d’envergure internationale. La réception de l’exposition universelle en 2030 à Riyad est l’objectif prioritaire des dirigeants saoudiens. Le pays hôte de l’Exposition sera élu le 28 novembre 2023. Cette date est souvent citée par des dirigeants sportifs saoudiens car une autre candidature pourrait en découler. Après cette date, l’Arabie Saoudite devrait officiellement présenter à la FIFA sa candidature pour la Coupe du Monde 2034. C’est l’objectif ultime de MBS. Pour y arriver, des cabinets de conseils travaillent sur ce dossier depuis plus de deux ans.

Comme annoncé par RMC Sport, l’Arabie Saoudite avait mis fin depuis plusieurs mois à sa réflexion sur le Mondial 2030. La candidature Maroc, Espagne, Portugal est jugée "trop forte et parfaite" par les décideurs saoudiens. Dommage, car recevoir le Mondial de football la même année que l’aboutissement du projet Vision 2030 "aurait eu de la gueule". Choisir 2034 est aussi stratégique, la FIFA n’aurait pas attribué à la même région l’événement, seulement deux éditions après celle organisée au Qatar. En fine stratège, et accompagnée par une ribambelle de conseillers, l’Arabie Saoudite étudie chaque donnée. Et le comparatif avec le Qatar saute aux yeux. Depuis deux ans, le rapprochement Infantino – MBS n’est pas dû au hasard. La proximité, et le soutien sur plusieurs projets, de l’Arabie Saoudite avec les pays africains est aussi une recherche de voix.

"Infantino voit très bien que l'Arabie Saoudite dispose de beaucoup d'argent et est prête à en mettre énormément pour une compétition, estime le spécialiste des politiques sportives dans cette région. L'Arabie Saoudite devient donc un nouveau partenaire de confiance pour Gianni Infantino. Les Saoudiens sont prêts à passer au-dessus de la question des droits humains ou de la question écologique. Ce qui guide ses dirigeants c'est la question de la puissance. Les principes comme les droits humains ou l'écologie passe après. Bien qu'il y ait un discours autour de l'image et qu'il y ait une volonté de se montrer comme un état fournissant des efforts. Derrière, l'Arabie Saoudite qui était déjà un État autoritaire, et qui mettait énormément d'opposants en prison, l'est d'autant plus aujourd'hui. L'Arabie saoudite est complètement prête à investir dans sa puissance en passant outre toutes ces questions de morale."

Une grande différence entre les deux clubs?

"Il n’est pas impossible que Tamim Al-Thani et MBS regardent le match. Peut-être pas ensemble d'ailleurs", sourit Jean-Baptiste Guégan à ce sujet. Cette rencontre Newcastle - PSG est bien plus qu’un simple match de football. Sur la pelouse des Magpies se joue une question d’égo. "Le gagnant va forcément en tirer profit, complète le spécialiste. Il ne faut jamais oublier une chose, dans le Golfe, c'est la guerre d'ego entre dirigeants. C'est-à-dire que, à côté des rivalités entre des États, vous avez aussi des guerres qui sont très propres aux relations dans le Golfe. Le gagnant en tirera profit à titre personnel."

Tout le monde veut comparer les projets. Pour le moment, ils n’ont que peu de ressemblance. Newcastle investit mais pas de manière démesurée. "Les stratégies du Qatar et de l’Arabie Saoudite sont les mêmes pour le PSG et Newcastle sur le mode opératoire avec le rachat d’un club pour en faire une vitrine, admet Kévin Veyssière, fondateur du média FC Geopolitics. Là où on peut voir une vraie différence pour le moment c’est que Newcastle n’est pas encore une vitrine de l’Arabie Saoudite même s’il y a eu quelques changements au niveau des sponsors. Les changements étaient plus importants au PSG dès le rachat par QSI. Mais à moyen terme, l’Arabie saoudite aura pour ambition de voir Newcastle porter les projets du pays." Comme, par exemple, des investissements du PIF dans des logements de la ville du nord-est de l’Angleterre ou dans des centrales de gaz (ce qui est déjà le cas).

"Il y a beaucoup d'enseignements à tirer de l'investissement du Qatar en France, poursuit Raphaël Le Magoariec. Mais il faut se concentrer aussi sur les deux hommes qui sont à la tête de ces deux clubs avec Nasser Al-Khelaifi d’un côté, qui est bien connu en France, et de l’autre à Newcastle, il est moins connu, c'est Yasir Al-Rumayyan. Ce dernier n’a pas du tout le même profil que Nasser. Le président du PSG a un problème c'est qu’il est sportif à la base et en même temps homme d'affaires donc il veut se mêler de tout ce qui est sportif. Un peu comme l'émir du Qatar. Pour l'Arabie saoudite, Yasir Al-Rumayyan est le directeur du Public Investments Fund, donc le fonds souverain saoudien. Lui, il a un profil qui est un profil de pur technicien, c'est un pur homme d'affaires. Ces deux profils jouent sur la structure des clubs. Newcastle est une progression sans fixer de temporalité (comme la Ligue des Champions, ndlr). La grande erreur du président parisien à ses débuts est d'avoir voulu fixer des temporalités. Dans le sport de haut niveau c’est très difficile à accomplir et à tenir."

L’Arabie saoudite a une vision vers son territoire

Paris est très lié à Doha. Riyad affiche un autre plan pour son club de Newcastle et la priorité reste le championnat local. "Avec le rachat de Newcastle, l'idée finalement, c'est d'entrer dans le football comme le Qatar l'a fait avec le PSG, et donc d'avoir accès à la première ligue du monde", complète Jean-Baptiste Guegan.

"C’est aussi avoir accès à tout l'écosystème qui va autour, poursuit-il. Quand vous entrez en Première League, vous montrez que vous êtes présents ‘dans le Game’, mais vous montrez aussi que vous êtes capable d'investir et d'être sérieux. C'est une porte d'entrée pour le sport international."

Riyad se sert donc des Magpies comme produit d’appel afin de montrer son sérieux. Newcastle pourrait aussi porter à l’avenir un rapprochement star/ambition interne du pays, comme le PSG l’a réalisé avec les arrivées de Beckham et Messi pour la promotion de la Coupe du Monde. "Le PSG s’inspire du Qatar, il y a la volonté d'exister, explique Raphaël Le Magoariec. Pour exister, il faut impacter et avec la volonté d'étendre sa superficie. Pour l'étendre, il faut aussi impacter. Il faut marquer les esprits à l'échelle mondiale, tandis que l'Arabie saoudite, c'est la grande puissance de la péninsule arabique et donc elle a moins ce besoin de marquer les esprits et elle peut y aller plus progressivement. Par rapport à Newcastle, elle a moins ce besoin d'impacter à l'échelle internationale. Elle veut impacter à partir de son Royaume pour rendre attractif son Royaume et construire son hub, contrairement au Qatar qui ne s'inscrit pas dans ce même besoin économique que l'Arabie saoudite. L'Arabie saoudite veut moins apparaître comme un envahisseur et a moins ce besoin de conquête à l'échelle internationale."

Le piratage de beIN Sports toujours dans les mémoires

Evoquer la relation Arabie Saoudite - Qatar avec des responsables de l’Emirat revient toujours à un sujet, le piratage de beIN Sports par le pays voisin avec BeoutQ. "beIN Sports est le canal de diffusion et le canal financier du Qatar, estime Raphaël Le Magoariec. C’est grâce à ça qu’ils vont dominer l’appareil sportif à l’échelle internationale. Les droits TV c’est central pour la puissance. Le Qatar se présente comme le parrain de l’industrie sportive. Afin d’affaiblir le Qatar, l’Arabie saoudite va pirater le réseau de beIN. Le Qatar a porté à plusieurs reprises des réclamations, notamment devant l'OMC, mais l'Arabie saoudite s'est toujours défendue d'avoir été derrière ce piratage. Le Qatar a mené des enquêtes et ça a toujours mené du côté de Riyad. Ce piratage est une volonté de sabotage d'un pilier de la politique étrangère du Qatar."

Depuis quelques mois, les tensions sont retombées et l’Arabie saoudite a annoncé qu'elle allait sévir contre les atteintes à la propriété intellectuelle, s'engageant à prendre des mesures contre ceux qui vendent des boîtiers de diffusion pirates. Cet apaisement a aussi permis le rachat de Newcastle. Une démarche qui s’inscrit dans les pas d’un article de Bloomberg qui annonçait que le fonds souverain d’Arabie Saoudite (PIF) envisageait d’investir dans le groupe beIN Media. En France, beIN Sports n’est plus aussi puissant qu’à son arrivée mais reste un acteur incontournable pour la LFP. Au niveau mondial, l’entité qatarie garde aussi un pouvoir important, notamment auprès de l’UEFA.

Deux pays avec l’art de manier les lobbyistes autour du foot

Comme son voisin qatari, l’Arabie saoudite maitrise parfaitement un domaine: le lobbying. Le Qatar était très présent dans ce domaine avant la Coupe du monde 2022 auprès des politiques, des journalistes ou des responsables d’entreprises afin de diffuser les idées de l’Emirat. Petits cadeaux pour certains, voyages à Doha pour d’autres, le Qatar avait compris les petites faiblesses de chacun. La France était particulièrement ciblée. La raison? Les enquêtes des médias français sur l’organisation du Mondial 2022 ont été très nombreuses. Au même moment, de grandes entreprises de communication avaient pour tâche d’assurer le service après-vente de chaque événement autour de ce Mondial.

"Le Qatar n’a jamais compris la communication européenne et particulièrement française, un simple communiqué de presse peut suffire dans l’émirat pour les médias mais pas en France. On a eu beau leur répéter ils n’ont jamais changé", estime un communiquant d’une agence payée par le Qatar à l’international. Le Qatar avait progressivement ouvert le pays pour arriver à une Coupe du monde sans problème grave avec les journalistes. Ce qui n’est pas encore le cas chez le voisin. "Ils sont moins bons que le Qatar en communication, poursuit Raphael au sujet de l’Arabie Saoudite. C'est à dire que l'Arabie saoudite est pressée de rattraper du retard, donc elle a besoin d'impressionner et donc elle fait les choses de manière plus artisanale et de manière plus brutale."

Entre les agences de communications et certains lobbyistes, l’Arabie saoudite arrive en force dans le domaine du sport. Après les lobbyistes du Qatar, ouvrez vos carnets d’adresse, voici venue le temps des lobbyistes saoudiens du sport. Pas toujours fiables, certains ont même retourné leur veste et travaillent maintenant pour le Royaume après avoir tressé les louanges de l’Emirat pendant des années. Parfois, des journalistes reconvertis dans ce domaine peuvent même s’y cacher. L’influence se joue en coulisses, à tel point que même en coulisses des batailles d’égo éclatent.

Certains lobbyistes, qualifiés par les plus expérimentés comme des "pseudos influenceurs", pensent (ou s’imaginent) discuter directement avec Tamim Ben Hamad Al-Thani ou MBS. Intervention sur les transferts, actualités mercato… ils pensent tout savoir à 6.300kms de la source. Pour le Qatar, la plupart des "barons locaaux" possède son "représentant officieux" sur notre territoire. À partir de là, c’est le début de beaucoup de fantasmes. Le foot ne fait pas exception et l’ambiance autour des Saoudiens semble partir sur les mêmes bases. "Ces pays font miroiter pas mal de fantasmes, explique le fondateur du média FC Geopolitics. L’Arabie saoudite fait des investissements plus raisonnés qu’à ses débuts, même s’ils sont encore très forts. Les Saoudiens visent maintenant certains sports comme le golf. Et à travers les débuts du projet de Newcastle on voit aussi qu’il n’y a pas eu de fuite en avant au niveau des transferts."

Le Qatar en a encore sous le coude

Avec le PSG en tête de gondole, les investissements après la Coupe du Monde 2022 ne sont pas terminés. Les derniers mercatos ont montré, même avec une stratégie différente, que le Qatar avait toujours une envie d’investir dans son club vedette. QSI, propriétaire du Paris Saint-Germain, se diversifie aussi depuis plusieurs mois avec des investissements dans plusieurs clubs de football à travers le monde. Le Qatar est aussi très présent dans d’autres sports comme le Padel, la F1 ou encore sur un plan international. L’Emirat s’est déjà assuré d’organiser des compétitions sportives comme les Championnats du monde de natation en 2024, juste avant les Jeux de Paris, la prochaine Coupe d’Asie de football ou les Jeux asiatiques de 2030.

Mais Doha semble tourné vers un nouvel objectif. Pour garder un coup d’avance sur son voisin saoudien. Le lot des polémiques autour de l’organisation de la Coupe du Monde 2022 ne semble pas effrayer les décideurs qataris avec le nouveau projet des Jeux olympiques 2036. Candidate malheureuse pour les JO d'été de 2016, 2020 et 2032, Doha ne perd pas espoir. Bien au contraire. 2036 est la première date disponible sur le calendrier. "Les Jeux c’est l’aspect universel, c’est bien plus fort qu’une Coupe du monde, et une première dans cette région du monde ça serait fabuleux", conclut un proche du comité olympique qatari.

"Le Qatar est obligé d’entretenir un flux avec sa politique étrangère qui est étroitement liée au sport, termine Raphaël Le Magoariec. Pour continuer d’exister ils doivent continuer d’organiser des événements. Doha aura les Jeux asiatiques en 2030, Riyad en 2034 ça montre qu’il y a une entente cordiale entre les deux, ils ont réparti ces organisations. Les Jeux asiatiques sont très importants pour ce territoire avec un très fort impact. C'est le deuxième événement le plus regardé en termes de compétition multisports donc ça a un impact très important."

Article original publié sur RMC Sport