Mondial féminin de handball: qui est Hatadou Sako, le nouveau rempart des Bleues?

Mondial féminin de handball: qui est Hatadou Sako, le nouveau rempart des Bleues?

Il a fallu attendre trois ans pour que Hatadou Sako rejoue avec une sélection. Internationale sénégalaise de 2015 à 2019, elle a changé de nationalité sportive. La condition imposée par l’IHF (La Fédération internationale de handball) est de respecter un délai de trois ans, de posséder la nationalité du pays en question et de résider sur son territoire depuis trente-six mois. Sako a donc pu être appelée par Olivier Krumbholz en mars dernier. La gardienne de Metz s’impose à huit mois des Jeux olympiques de Paris comme une des forces de l’équipe de France, qui dispute actuellement le Mondial 2023 en Scandinavie.

Devant sa cage, Hatadou Sako est une vraie pile électrique. Si les gardiennes ont l’habitude de célébrer leurs parades, la numéro 99 extériorise tout. Les buts concédés, les pertes de balle… tout ce qui se passe devant sa cage est vécu avec émotion. "Elle a cette capacité à exprimer ce qu’elle ressent, ses émotions, à célébrer, témoigne la capitaine Estelle Nze Minko. Elle arrive à énormément communiquer avec sa défense, à encourager, à courir avec la balle et à nous propulser vers l’avant. C’est top d’avoir ce genre de profil dans une équipe. Elle est atypique."

Un style démonstratif

C’est le mot qui revient le plus pour décrire le style Sako. Atypique. Meilleure gardienne du championnat de France (50% d’arrêts) et de Ligue des champions (36%), Sako a vu son éclosion prendre forme lors de son changement de club en 2020, lorsqu’elle a quitté Nice pour les Dragonnes de Metz et ses vingt-cinq titres de championnes de France. Une meilleure exposition qui a permis à la gardienne formée à Noisy le Grand de s’afficher aux côtés des références du poste. "C’est quelqu’un d’expressif, analyse Amandine Leynaud, actuelle entraîneuse des gardiennes en équipe de France. Elle apporte quelque chose d’autre avec sa manière de "goaler", qui est différente. C’est un plus pour l’équipe. Cela me fait plaisir de voir quelqu’un qui est passionnée, qui a envie et qui le montre."

Douée pour la lecture et l’analyse, Sako se dit encore en phase d’apprentissage pour sa première compétition avec les Bleues, même si elle côtoie des internationales en club. "Je suis encore en découverte par rapport à ce qu’on propose défensivement, détaille Sako. Comment les filles défendent? Je sais qu’avec Sarah Bouktit et Chloé Valentini (coéquipières à Metz) et Tamara Horacek sur certaines situations, il y a des automatismes entre ma défense et moi. C’est l’apprentissage. J’apprends comment "goaler" sur certaines filles et puis aussi les différents dispositifs en défense."

Les Jeux de Paris 2024 en ligne de mire

Elles sont aujourd’hui quatre gardiennes à sortir du lot pour deux places pour les Jeux olympiques 2024: Hatadou Sako, Laura Glauser, Cléopâtre Darleux et Camille Depuiset. Darleux est toujours indisponible à cause d’une commotion cérébrale qui la prive de terrain depuis février 2023. Elle n’a toujours pas repris la compétition avec Brest. Camille Depuiset est aujourd’hui la numéro 3 de la hiérarchie durant ce Mondial. Elle a regardé les trois premiers matchs des Bleues depuis les tribunes. Elle pourrait avoir du temps de jeu contre la Corée ce jeudi, mais ce n’est pas encore acquis.

Glauser-Sako forment la paire titulaire et la néo-internationale semble prendre le pas sur Glauser, en difficulté depuis le début de la compétition (13 arrêts sur 54 tirs, 24%) alors que Sako (22 arrêts sur 59, 37%) s’est montrée décisive contre la Slovénie lundi. Krumbholz qui pour le moment gère les temps de jeu de manière égale (30 minutes chacune généralement), pourrait plus responsabiliser Sako lors des matchs à enjeux. Paris 2024 est dans la tête de tout le monde et surtout de Hatadou Sako qui veut gagner des médailles: "Là, c’est plus dans un coin dans la tête, précise la Francilienne. Là, on est focus championnats du monde. Ils serviront à préparer les Jeux. Bien sûr que les JO sont là juste devant les yeux. Ce n’est plus dans un coin de la tête de tout le monde. C’est là devant les yeux!"

Article original publié sur RMC Sport