MMA: "Le défi de sa vie", le film RMC Sport avant le défi fou de Salahdine Parnasse au KSW

Et une, et deux… et trois ceintures? Déjà toi des -66 et -70 kilos au KSW, organisation polonaise souvent considérée comme la meilleure en Europe, Salahdine Parnasse s’attaque à un défi XXL le samedi 16 décembre à Gliwice (Pologne). Devenir le premier combattant champion dans trois catégories en même temps dans une organisation majeure de MMA. Même la tentative est inédite. Patricio Pitbull a bien essayé d’être couronné dans une troisième catégorie au Bellator mais il avait déjà abandonné une de ses deux autres ceintures. Bref, c’est historique. Et l’intéressé, considéré par beaucoup comme le meilleur combattant français de MMA toutes catégories confondues, en a bien conscience.

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"Je voulais marquer mon sport et c’est ce que je vais faire avec cette troisième ceinture, lance Salahdine Parnasse au micro de RMC Sport. J’ai quasiment fait le tour de l’organisation et je me suis dit que j’allais faire un coup historique. C’est le plus grand combat de ma carrière." "On tente quelque chose d’incroyable, appuie son coach, Stéphane 'Atch' Chaufourier. Personne ne l’a tenté, personne ne l’a réalisé. On a la possibilité de le faire, pourquoi s’en priver?" Une quête d’éternité racontée en détails dans Le défi de sa vie, film RMC Sport de 31 minutes consacré à cette chasse à une troisième ceinture du combattant de la Atch Academy.

Pour s’inscrire dans la légende, l’homme qui veut "graver (s)on nom dans ce sport, comme Muhammad Ali ou Mike Tyson en boxe" s’attaque à un roc. Le Polonais Adrian Bartosinski, 14 victoires en autant de combats, 11 KO au compteur. Un adversaire de taille pour un challenge de taille. Que le garçon a appelé de ses vœux, jusqu’à le réclamer à son staff. "J’ai vu qu’il faisait à peu près la même taille que moi. Je me suis dit que je pouvais relever ce défi et le surpasser, c’est pour ça que j’ai dit à mes coaches que j’étais chaud pour le prendre. J’ai envie de rentrer dans les légendes de mon sport et pour ça, il faut se mettre des grands défis. C’est ce que je me suis mis."

Pour aborder Bartosinski, beau bébé et vrai welter qui va sans doute dépasser de plus de dix kilos le poids de "Salah" quand les deux seront dans la cage, il a fallu se préparer – "Je n’ai pas à me priver sur l’alimentation", note-t-il en point positif – et s’adapter. Sans pour autant perdre ce qui a toujours fait sa force. "J’ai fait beaucoup de musculation et j’ai pris en poids, raconte le combattant. Je sens que je suis moins rapide. Mais je sais que je fais plus mal à l’impact. Par rapport aux -77 kilos, je suis plus rapide naturellement. J’essaie toujours de rester rapide, de bouger à la même fréquence que quand je combats en 66 ou 70, de garder ce coup d’œil."

"Ce qu’il a réussi à faire en un minimum de temps est incroyable, confirme Atch. Il est beaucoup plus puissant. Les performances sont juste incroyables sur les tests echo bike par exemple. Mais le but pour nous est qu’il garde cette agilité. Le fait d’avoir pris un peu de puissance le rend moins rapide, c’est certain, on ne peut pas être aussi rapide à 80 kilos qu’à 70, mais on va se rapprocher de ça." Le coach de Bartosinski, rencontré par RMC Sport en Pologne, annonce qu’ils vont rappeler à Parnasse pourquoi "les catégories de poids existent pour une raison".

Mais le Français, qui a notamment sparré avec les welters Cédric Doumbé et Baysangur "Baki" Chamsoudinov durant sa préparation, est prêt à prouver qu’il avait raison de se lancer dans l’aventure triple ceinture. "C’est un gros finisseur. Ce n’est pas n’importe qui et je ne le sous-estime pas. Je le prends au sérieux. Il faudra bien gérer sa puissance au premier round. Je vais essayer de le fatiguer, de tourner autour de la cage, d’esquiver puis de rentrer plus dans la bagarre ensuite, un peu comme un Ciryl Gane mais à ma manière. Et si je peux le finir, je le finis. Il faut que je marque les esprits." Considéré comme le phénomène du MMA tricolore, Parnasse prend le risque d’égratigner son aura en cas de défaite. Mais la portée de l’exploit tenté nuance la chose.

"Je le prends un risque mais ça fait partie du jeu et c’est ce qui met le petit piment. Celui qui prend le plus de risques sur les dégâts corporels, c’est moi. Mais pour la pression, c’est lui. En vrai, je n’ai rien à perdre car ce n’est pas ma catégorie. J’ai tout à gagner. Lui, s’il perd contre quelqu’un qui combat de base à 66 kilos, c’est un peu chaud." Derrière Bartosinsiki, il restera un combat à Parnasse sur son actuel contrat au KSW. Il devrait avoir lieu à Paris, où il n’a jamais combattu depuis la légalisation du MMA en France en 2020. Après, il faudra faire un choix. Rester au KSW, où la rémunération est à la hauteur de ses performances dans l’organisation, ou rejoindre de nouveaux pâturages.

Avec toujours à l’horizon cette envie farouche des fans de voir son talent se mesurer à la crème de la crème du côté de l’UFC. Pour laquelle devenir le premier « triple champ » de l’histoire du MMA sera forcément plus attirant. "Quand tu relèves des gros défis comme ça, tu es plus vendeur pour toutes les organisations, rappelle Parnasse. Tu peux atteindre des contrats plus juteux et c’est très bien pour moi. Tout dépendra du contrat qu’on me propose. J’ai envie de me construire intelligemment et en même temps de relever de grands défis. Si on me propose un bon truc, j’y vais." "Avec trois ceintures, ce n’est plus la même histoire qu’on raconte", conclut Atch. L’exploit serait énorme. Gigantesque. Mais s’il y en a un qui a le talent pour le relever, c’est bien Salahdine Parnasse.

Article original publié sur RMC Sport