Malgré l’engouement à Glasgow, l’expérience mitigée des premiers "super-mondiaux" de cyclisme

Malgré l’engouement à Glasgow, l’expérience mitigée des premiers "super-mondiaux" de cyclisme

"C’est comme si on accueillait une Coupe du monde de foot! J’adore!" En arpentant la fan zone de Georges Square, Finn est tout sourire. Du 3 au 13 août, sa ville natale de Glasgow accueillait les championnats du monde de cyclisme. Mais ce n’étaient pas des mondiaux comme les autres. Cette année, l’Union internationale de cyclisme réunissait pour la première fois toutes les disciplines du vélo dans un seul et même événement.

Seule déception pour Finn, ne pas avoir pu acheter la mascotte de ces "super-mondiaux". La peluche, une vache aux poils longs native de l’Écosse, est en rupture de stock. Un signe de l’engouement et de la fierté des habitants de Glasgow autour des mondiaux.

Ce dimanche, Finn a assisté avec un ami à la course en ligne féminine. Mais la veille seulement, le duo observait de près le début de la compétition de BMX Race. "C’est le genre de compétition qu’on ne connaît pas très bien, mais qui est vraiment cool", témoigne Alexander, l’ami de Finn.

"Le cyclisme en tire profit"

Et c’était bien-là l’un des objectifs de l’événement: valoriser des sports moins souvent sous le feu des projecteurs. Si le BMX Race reste, en tant que discipline olympique, relativement connu du grand public, d’autres disciplines ont traversé ces derniers jours une médiatisation qu’il n’avaient que rarement connu. Le BMX Flatland par exemple, qui peut être décrit comme un breakdance sur roue. Le trial, où le pilote doit franchir des obstacles, troncs et rochers en gardant l’équilibre. Ou même le cycle-ball : du football… sur un vélo.

"C’est un événement incroyable pour la promotion et le développement de l’ensemble des disciplines du cyclisme", assure Florian Rousseau, directeur du programme olympique de la fédération française de cyclisme. "Il y a des disciplines qui sont peu exposées habituellement, et là il y a beaucoup de médias, donc le cyclisme en général en tire profit", continue-t-il.

Mais qui dit plus de compétitions, dit aussi programme chargé. "Là je viens voir le VTT et c’est génial, mais du coup je rate le contre-la-montre féminin. C’est quand même assez nul de devoir choisir", se frustre Corentin, un Français expatrié en Écosse. Car certaines épreuves se font concurrence. Ce dimanche par exemple, les supporters tricolores présents lors du triplé historique des Bleus en BMX Racing, rataient dans un même temps la course en ligne féminine.

Des coureurs "éparpillés"

Pour beaucoup d’athlètes, notamment dans la délégation française, difficile aussi de vivre pleinement ces "super-mondiaux". Quand certains restaient à Glasgow, d’autres séjournaient à Peebles proche des épreuves de VTT, à plus d’une heure de route. C’était le cas de Pauline Ferrand-Prévot, double médaillée d’or sur ces mondiaux.

"On est arrivés un peu tous éparpillés, un par un. Moi je suis vraiment dans mon truc. Je mange, puis je vais dans ma chambre. Je suis concentré à fond. C’est peut-être égoïste de ma part mais j’essaye de me centrer sur moi", confiait Pauline Ferrand-Prévot à la veille de son titre sur l’épreuve de short-track.

Impossible pour elle par exemple de croiser l’équipe de France féminine sur route, installée à Stirling au Nord de Glasgow et d’Edimbourg, où se disputaient les épreuves de contre-la-montre.

Prochains "super-mondiaux" en Haute-Savoie

Un premier mondial unifié critiqué par certains, applaudi par d’autres, mais surtout analysé par la Fédération française de cyclisme. "On avait cette envie de bien décrypter ce qui se passait ici à Glasgow pour en tirer les bons enseignements. On a cherché à apprendre", nous assure Michel Callot, le président de la FFC. Les prochains mondiaux réunissant toutes les disciplines auront lieu en Haute-Savoie, en 2027.

"Ce que j’en retire c’est qu’il y a eu une ferveur énorme dans Glasgow. Et ça a mis en valeur des disciplines dont on parle peu. Je crois que c’est quelque chose qui peut nous aider, nous les dirigeants, à développer notre sport à travers tout ce qu’il peut offrir comme variété aujourd’hui", conclut le patron du cyclisme français.

Rendez-vous donc en 2027 pour la prochaine édition de ces super-mondiaux. Des super-mondiaux qui seront encore davantage élargis, puisque six nouvelles disciplines seront au programme, dont le cyclisme e-sport.

Article original publié sur RMC Sport