Macron et le fantasme de la « troisième voie »

Le Rassemblement national est en tête des intentions de vote pour le premier tour des législatives, dimanche 30 juin.    - Credit:MOURAD ALLILI/SIPA
Le Rassemblement national est en tête des intentions de vote pour le premier tour des législatives, dimanche 30 juin. - Credit:MOURAD ALLILI/SIPA

Le scénario est à peine croyable tant le pays semble encore traumatisé par la décision du président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale, le 9 juin dernier. Partant de l'hypothèse où le Rassemblement national (RN) tout comme le Nouveau Front populaire (NFP) échoueraient à obtenir la majorité absolue, fixée à 289 sièges, à l'issue des élections législatives, Emmanuel Macron souhaiterait monter un bloc central « modéré » capable de former une coalition pour gouverner le pays. Ce vœu présidentiel, que nous décrit Mathilde Siraud, rédactrice en cheffe du service politique du Point, rassemblerait, outre les élus macronistes reconduits (Renaissance, Horizon, MoDem, UDI), des députés LR n'ayant pas fait alliance avec le RN ainsi que des membres du NFP hors LFI (socialistes, écologistes, communistes). Si le chef de l'État espère ainsi dépasser la barre des 289 élus républicains anti-RN, ce qui est loin d'être garanti, il risque néanmoins de se heurter au refus de nombreux députés, rétifs à l'idée de composer avec un président qui a toujours refusé le moindre compromis au cours de ses deux mandats. « On a changé d'univers politique. L'esprit de responsabilité doit prévaloir. La coalition qu'on n'a pas obtenue par la parole, on peut la forcer par les urnes », tente-t-on de se convaincre à l'Élysée, avec pour modèle le système politique allemand.

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