L’écrivain albanais Ismaïl Kadaré, opposant à la dictature communiste, est mort

Ismaïl Kadaré au palais de l'Elysée, à Paris, pour recevoir la Légion d'honneur, le 30 mai 2016, des mains de François Hollande.  - Credit:Thibault Camus/AP/SIPA / SIPA / Thibault Camus/AP/SIPA
Ismaïl Kadaré au palais de l'Elysée, à Paris, pour recevoir la Légion d'honneur, le 30 mai 2016, des mains de François Hollande. - Credit:Thibault Camus/AP/SIPA / SIPA / Thibault Camus/AP/SIPA

C'est une plume acérée qui disparaît. L'écrivain albanais Ismaïl Kadaré, 88 ans, auteur d'une œuvre monumentale sous la tyrannie communiste d'Enver Hoxha, est décédé lundi 1er juillet au matin, ont annoncé son éditeur et l'hôpital à l'Agence France-Presse (AFP).

« Ismaïl Kadaré est décédé d'une crise cardiaque », a précisé l'hôpital de Tirana, la capitale albanaise. Il y est arrivé « sans signe de vie », les médecins lui ont fait un massage cardiaque, mais il « est mort vers 6 h 40 GMT » (8 h 40 locales), a dit l'hôpital. Ethnographe sarcastique, romancier alternant grotesque et épique, Ismaïl Kadaré a exploré les mythes et l'histoire de son pays pour disséquer les mécanismes d'un mal universel, le totalitarisme.

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L'Albanie a vécu des décennies sous la dictature d'Enver Hoxha, l'une des plus fermées au monde.

« L'enfer communiste est étouffant »

Dans une de ses dernières interviews, en octobre 2023, Ismaïl Kadaré disait à l'AFP que « l'enfer communiste, comme tout autre enfer, est étouffant ». « Mais, dans la littérature, cela se transforme en une force de vie, une force qui t'aide à survivre, à vaincre tête haute la dictature », avait-il poursuivi.

La littérature « m'a donné tout ce que j'ai aujourd'hui, elle a été le sens de ma vie, elle m'a donné le courage de résister, le bonheur, l'espoir de tout surmonter », avait-il encore expliqué, déjà affaibli, depuis sa maison de Tirana [...] Lire la suite