JO de Paris 2024: la jauge de spectateurs pour la cérémonie d’ouverture encore revue à la baisse?

JO de Paris 2024: la jauge de spectateurs pour la cérémonie d’ouverture encore revue à la baisse?

A sept mois jour pour jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, cet événement est source d’inquiétudes. Sur les bords de la Seine, le 26 juillet, ce moment festif était censé regrouper 600.000 spectateurs lors des premières estimations. Finalement, le plan du gouvernement a été fixé à 400.000 personnes, comme dévoilé par RMC Sport en octobre dernier. Sur ces 400.000 chanceux, 100.000 ont acheté une place sur le site internet de Paris 2024 (de 90 à 2700 euros) et seront installés dans des tribunes le long du fleuve, où 2000 agents de sécurité privée seront chargés de la sécurité dans ce secteur. Les autres, avec une estimation autour de 300.000 personnes, seront regroupés dans plusieurs zones sur les quais hauts avec une sécurité gérée par les services de l’Etat et ses 45.000 forces de l’ordre mobilisées sur les 12km de défilé. Ce qui représente 3750 hommes par kilomètre, soit quatre tous les 100 mètres.

Ces quais hauts représentent un sujet hautement sensible. Une réflexion est toujours en cours sur cette fameuse jauge et elle pourrait évoluer à la baisse dans les prochaines semaines. Selon nos informations, certaines autorités se montrent très prudentes sur cette jauge à 300.000 personnes sur les bords de la Seine, certains militent pour une "baisse drastique". D’autres essayent de mettre en avant la menace terroriste à son plus haut niveau depuis des mois. Ces autorités sceptiques sur la cérémonie d'ouverture sont soutenues par des parlementaires qui essayent de répandre cette idée dans des discussions avec certains ministres concernés. Toutes les questions de sécurité sont passées en revue ces dernières semaines, et les responsables en charge de ce domaine restent hermétiques aux petites polémiques médiatiques sur ce sujet hautement sensible. La jauge finale devrait être dévoilée au printemps, avant la mise en place de la billetterie gratuite sur un site géré par le ministère de l’Intérieur.

Les métros après 23h, un vrai sujet ?

La volonté d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), en charge de la gestion des métros et des transports de la région parisienne, est d’avoir une fin de cérémonie le plus tôt possible pour une évacuation optimale des secteurs concernés. Le coup d’envoi de ce moment d’histoire doit débuter à 20h24, et devrait durer plus de trois heures. Plusieurs participants aux dernières réunions de préparation mettent en avant une évacuation qui va "durer plusieurs heures" tout en expliquant que s'il y a "trop de métros la nuit du 26 juillet, cela aura un impact avec moins de métros le lendemain". Tout un cheminement auquel il faut réfléchir en amont pour éviter un problème (et un fiasco) le jour J.

Depuis des mois, Valérie Pécresse milite pour une jauge autour des 400.000 personnes. "Mes préoccupations se tournent actuellement sur les sites de célébration, hors compétition", avait expliqué la présidente d'Île-de-France Mobilités, mi-décembre. "Il faut prendre en compte que la ville de Paris va continuer à vivre sur cette soirée du 26 juillet avec des événements et des regroupements en dehors du périmètre", explique une source proche de l’organisation. Des réflexions sont actuellement menées sur les festivités autorisées le soir de la cérémonie d’ouverture.

Les fan-zones et le club France seront fermés ce soir-là afin d'éviter une mise à disposition des forces de l’ordre dans plusieurs quartiers de Paris.

"45.000 mobilisés sur la cérémonie, sans compter les collègues mobilisés pour la poursuite de la vie courante des Franciliens, c’est du jamais vu", explique une source policière.

Pour des raisons de sécurité, la navigation sur la Seine sera fermée une semaine avant la cérémonie d’ouverture, les quais seront normalement fermés quatre jours avant le début de l’événement. Ces précautions doivent permettre un "déminage optimal", une préparation de la zone d’accueil et des répétitions de dernière minute. Une mobilisation des forces spéciales d’intervention (BRI, Raid et GIGN) est actée. Du jamais vu dans l'histoire de la sécurité publique en France, sans compter le renfort de l'armée.

Le plan B, mais quel plan B ?

Tous les scénarios sont étudiés. Le plan de sécurité de cette soirée du 26 juillet 2024 est hors normes. Comme pour la jauge de cette cérémonie d’ouverture, le "plan B" est très fantasmé. Ça ne sera pas le Stade de France: avec la tenue des épreuves de rugby avant le début des Jeux, la logistique serait complexe à modifier dans la dernière ligne droite. Comme expliqué par RMC en octobre, aucun "plan B" n’a été clairement évoqué lors de réunions interministérielles, ce qui n’empêche pas des discussions informelles sur ce sujet avec les secteurs concernés. "Il faut être modulable dans les prochains mois", confie une source présente dans certaines discussions de sécurité. Le moindre petit détail est discuté souvent en présence de Thomas Jolly, directeur artistique de la cérémonie d'ouverture. "Début janvier, tout va s'accélérer", poursuit cette source. Autre point de vigilance: la sécurité des 91 bateaux (sans compter ceux de l'organisation) en amont et pendant le défilé sur la Seine. Les forces spéciales d'intervention (le GIGN), par petits groupes, prendront place à l'intérieur des embarcations.

"Il ne faut pas oublier que ce moment de fête sera une vraie tribune pour les actions revendicatives", explique une source policière. Dans les faits, le plan B avancé par le chef de l’Etat est plus une "alternative" déjà discutée par les parties prenantes depuis plusieurs mois. La sémantique change mais l’idée reste la même. Plusieurs adaptations du scénario principal sont possibles en fonction des événements et de la menace à l’approche de la cérémonie d’ouverture. Si elle est trop forte, le Trocadéro pourrait représenter une alternative possible avec un défilé des délégations devant les responsables politiques et les invités de cette cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris. En revanche, cette séquence enlèverait le côté "populaire" souhaité par l’organisation. Une catastrophe en termes d'image que personne ne veut imaginer.

Article original publié sur RMC Sport