Jeux olympiques : le barbecue de colombes de la paix de Séoul

L’allumage de la vasque olympique, à Séoul, en 1988, a pris un tour cruel pour les colombes innocemment posées sur le bord…  - Credit:Michel Lipchitz/AP/SIPA
L’allumage de la vasque olympique, à Séoul, en 1988, a pris un tour cruel pour les colombes innocemment posées sur le bord… - Credit:Michel Lipchitz/AP/SIPA

Les oiseaux sont des cons écrivait le dessinateur Chaval.

Loin de nous l'idée de blâmer les blanches colombes, réquisitionnées pour la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Séoul, en 1988. Mais l'instinct animal, l'inconséquence humaine et la flamme olympique ont fait cette année-là très mauvais ménage.

C'est une tradition, depuis les jeux d'Anvers en 1920. Après avoir hissé le drapeau olympique, on procède à un lâcher de colombes symbolisant la paix entre les nations et la trêve olympique. Un symbole fort et universellement reconnu de la cérémonie d'ouverture. Mais en ce mois de septembre en Corée du Sud, l'envolée protocolaire va signer le grand malheur des volatiles.

Attirées par l'imposante vasque qui doit recevoir la flamme, quelques-unes des 2 400 colombes se posent ingénument au bord, pour un beau point de vue et un perchoir improvisé.

À LIRE AUSSI Pourquoi les Jeux sont éternels

Les athlètes chargés du feu sacré, eux, sont placés en contrebas sur une plateforme qui s'élève progressivement jusqu'à la vasque. Impossible pour eux de voir les insouciantes messagères ailées. Quand ils répandent dans la vasque les flammes de leurs torches olympiques, voilà la paix brûlée vive, sous les yeux horrifiés de la foule.

L'incident tord le cœur des défenseurs des animaux. La pratique du lâcher de colombes perdurera encore aux JO de Barcelone en 1992, puis sera définitivement abandonnée. Désormais, la paix se contentera d'artefacts de papier, de baudruche ou tou [...] Lire la suite