Israël : comment se taire face aux accusations de génocide imaginaire ?

Le but des accusations des activistes propalestiniens contre Israël n’est pas seulement de dédouaner le Hamas de ses crimes mais aussi de dépouiller les Juifs de leurs manteaux d’abominables souffrances, de les priver de leur histoire à jamais tragique et d’ouvrir grandes les portes de leur future persécution, considère Michel Laval, avocat à la cour.   - Credit:Ohad Zwigenberg/AP/SIPA / SIPA / Ohad Zwigenberg/AP/SIPA

Depuis plusieurs mois, une campagne d'une intensité grandissante accuse Israël de génocide dans la bande de Gaza. Sur les campus des universités américaines et dans les écoles dites de « sciences politiques » françaises, on entend l'accusation scandée à l'envi en même temps que, par un paradoxe singulier, une carte est brandie d'un futur État palestinien du Jourdain à la mer, qui condamne l'État hébreu à la disparition. Ce mouvement où fraternisent militants d'extrême gauche et islamistes dans une nouvelle sainte alliance rouge-verte n'a rien de nouveau, ni de véritablement surprenant. Depuis des années, il occupe une partie de l'espace public où il laisse libre cours à des discours qu'on imaginait ne jamais entendre.

L'une de ses manifestations les plus spectaculaires et les plus odieuses s'est produite dès le lendemain du grand pogrom planifié du 7 octobre, perpétré en Israël par les Einsatzgruppen du Hamas, quand des voix sortant de ses rangs comme des mauvais génies se sont élevées pour contester le caractère terroriste des crimes commis et les travestir en actes de résistance armée. Nul ne doit se méprendre sur la logique de cette rhétorique, qui transforme les victimes d'hier en bourreaux d'aujourd'hui et efface les crimes réels du passé par les crimes imaginaires du présent. Nul ne peut ne pas entendre, dans les harangues des procureurs d'estrade et autres tribuns de fête foraine qui œuvrent à cette manipulation, le chant funèbre d'un nouvel antisémi [...] Lire la suite