Les grévistes espagnoles contestent leur convocation en sélection, c'est reparti pour la crise

Les grévistes espagnoles contestent leur convocation en sélection, c'est reparti pour la crise

Un conflit ouvert. Quelques heures seulement après l'annonce de la liste de la nouvelle sélectionneuse espagnole Montse Tomé, 20 des 23 joueuses appelées contestent leur convocation, elles qui avaient initialement demandé à ne pas être appelées avec l'Espagne après l'affaire Rubiales et dans l'attente de "changements structurels réels". Dans leur communiqué, les internationales rappellent que cette liste va contre leur volonté.

Les joueuses ne veulent toujours pas aller en sélection

Parmi les 23 noms appelés par la nouvelle sélectionneuse espagnole, 20 joueuses faisaient partie des 39 signataires du communiqué remontant au 15 septembre dernier, dans lequel les joueuses annonçaient qu'elles ne revenaient pas en sélection espagnole, malgré la démission de Luis Rubiales et le licenciement de Jorge Vilda. Et les joueuses assurent n'avoir pas changé d'avis depuis.

"Les joueuses de l'équipe nationale féminine de football tiennent à déclarer, suite à la convocation et à la conférence de presse de la nouvelle sélectionneuse nationale, Montse Tomé, ce qui suit", démarre le communiqué pour l'instant relayé par Alexia Putellas, Lucía García, Tere Abelleira, Mariona Caldentey, Patri Guijarro, Laia Codina, Irene Paredes, Mapi León, Aitana Bonmatí, Misa Rodríguez, Amaiur Sarriegi, Laia Aleixandri, Ohiane Hernández, Eva Navarro, María Pérez... 15 joueuses sur les 23 appelées.

"Notre volonté ferme de ne pas être appelées pour des raisons justifiées"

"Ce qui est exprimé dans notre communiqué du 15 septembre 2023, rend claire et sans aucune option pour toute autre interprétation notre volonté ferme de ne pas être appelées pour des raisons justifiées. Ces déclarations restent pleinement en vigueur", rappellent de nombreuses internationales dans un communiqué relayé sur leurs réseaux sociaux.

"Dans les jours qui suivent cette déclaration, nous souhaitons faire savoir publiquement que rien de différent n'a été transmis à aucun membre de la fédération, et nous demandons donc expressément que les informations transmises publiquement soient rigoureuses", ajoutent-elles en faisant écho aux différentes informations rapportant que certaines joueuses auraient envisagé de revenir au coeur des négociations avec la fédération.

"La RFEF n'est pas en mesure d'exiger que nous nous présentions"

"En tant que joueuses professionnelles d'élite et après tout ce qui s'est passé aujourd'hui, nous allons étudier les éventuelles conséquences juridiques auxquelles la RFEF nous expose en nous inscrivant sur une liste dont nous avions demandé à ne pas faire partie pour des raisons déjà expliquées publiquement et plus en détail à la fédé, et prendre ainsi la meilleure décision pour notre avenir et notre santé."

"Nous pensons qu'il est pertinent de souligner, à cet égard, que la convocation n'a pas été faite en temps et en forme, conformément à l'art. 3.2 de l'annexe I du Règlement du Statut et du Transfert des Joueurs de la FIFA, et nous comprenons donc que la RFEF n'est pas en mesure d'exiger que nous nous présentions. Nous regrettons une fois de plus que notre Fédération nous ait placées dans une situation que nous n'aurions jamais souhaitée."

Selon le règlement de la FIFA, une fédération qui souhaite convoquer une joueuse doit le faire part écrit au moins 15 jours avant le premier jour de la période internationale (une pré-convocation donc), "au cours de laquelle se déroulent les activités de l'équipe représentative pour laquelle la joueuse requis". Un prérequis auquel ne s'est pas plié la fédération espagnole. En revanche selon la Loi sur le Sport de l'Espagne, les joueuses évoluant en Espagne sont obligées de se rendre à une convocation pour la sélection nationale. Seules les joueuses évoluant à l'étranger pourraient donc échapper à cette obligation, en l'occurence Esther Gonzalez, Laia Aleixandri et Lucia Garcia.

Article original publié sur RMC Sport