France-Afrique du Sud: au bord des larmes, Saint-André raconte sur RMC le traumatisme de 1995

France-Afrique du Sud: au bord des larmes, Saint-André raconte sur RMC le traumatisme de 1995

C’est un témoignage poignant. Très ému, et même au bord des larmes, Philippe Saint-André s’est confié comme rarement ce dimanche dans les Grandes Gueules du Sport sur l'antenne de RMC. Vingt-huit ans après, il a accepté de raconter le traumatisme de la demi-finale perdue par les Bleus face aux Sud-Africains (19-15) en demi-finale du Mondial 1995. Une affiche entrée dans la légende pour son dénouement aussi historique pour les Springboks que frustrante pour les Bleus. Un match marqué par des conditions météo dantesques, une série d’erreurs d’arbitrage et des dernières minutes traumatisantes pour les Français. Saint-André portait alors le brassard de capitaine. Et il n’a rien oublié de ce si douloureux souvenir.

"C’est très difficile pour moi. Pendant vingt-huit ans, je n’ai jamais dit que c’était un scandale alors que j’étais le capitaine de cette équipe de France. Je vais vous expliquer les faits. Sur la préparation du match, l’arbitre réunit les capitaines et les entraîneurs en nous disant : ‘Je pense que le match ne va pas avoir lieu, ce n’est pas possible de jouer un match de rugby à cause des conditions climatiques.’ Il faut savoir que c’est la troisième Coupe du monde. Les dirigeants sud-africains lisent un petit livret et se rendent compte que si le match n’a pas lieu, c’est la France qui est en finale grâce au fair-play parce que les Sud-Africains avaient pris un carton rouge en phase de poules. Vous pouvez voir la pression qu’il y a eu sur l’arbitre dans le vestiaire…", a-t-il confié.

"Je n’ai jamais vu autant de tristesse"

"La deuxième chose, c’est qu’on a eu quatre essais refusés, a-t-il poursuivi. Troisième chose, c’est Ruben Kruger, leur troisième ligne, qui a marqué à la 26e minute. Avant de mourir, il a écrit un bouquin dans lequel il dit qu’il n’a jamais aplatit. Autre chose, à la fin de ce match, on est à cinq mètres de leur ligne, ils écroulent cinq fois la mêlée. Maintenant, avec l’arbitrage vidéo, ce serait essai de pénalité. Ça va encore plus loin. La veille de la finale (remportée par les Boks), les Néo-Zélandais sont empoisonnés. Ils ont 80% de leurs mecs malades. A la réception, le président de la fédération sud-africaine remet un prix spécial à l’arbitre, une montre…"

Et de conclure : "A l’époque, le rugby n’était pas aussi médiatique que maintenant. Sincèrement, si l’arbitre fait une erreur ce soir, j’espère qu’elle ira du bon côté de l’histoire. Je n’ai jamais vu autant de tristesse dans un vestiaire. J’ai toujours dit que je ne voulais pas être un vieux con, mais quand tu vois tout ce qui s’est passé tu peux te poser des questions. Je ne l’avais jamais dit, j’ai attendu 28 ans, ça fait du bien. J’espère qu’on va enfin éliminer l’Afrique du Sud." Rendez-vous ce dimanche au Stade de France à 21h pour une revanche en quarts de finale du Mondial 2023.

Article original publié sur RMC Sport