Enquête pour corruption: Luis Rubiales convoqué le 29 avril par la justice espagnole

L'ancien président de la fédération espagnole de football (RFEF) Luis Rubiales devant le tribunal de justice de Madrid le 15 septembre 2023 en Espagne (Thomas COEX)
L'ancien président de la fédération espagnole de football (RFEF) Luis Rubiales devant le tribunal de justice de Madrid le 15 septembre 2023 en Espagne (Thomas COEX)

Les ennuis judiciaires s'accumulent pour Luis Rubiales. Déjà menacé de deux ans et demi de prison dans l'affaire du baiser forcé, l'ex-patron du foot espagnol devra s'expliquer fin avril dans le cadre d'une autre enquête, pour corruption cette fois.

"Le tribunal" de Majadahonda, ville de la périphérie de Madrid, "a convoqué Luis Rubiales, en qualité de mis en examen, le lundi 29 avril à 10H00 (08H00 GMT)", a sobrement indiqué la justice dans un communiqué mardi à propos de cette affaire liée à des contrats passés par la Fédération espagnole.

Luis Rubiales avait été brièvement interpellé la semaine dernière à l'aéroport de Madrid-Barajas dans le cadre de cette enquête qui porte notamment sur le contrat de délocalisation de la Supercoupe d'Espagne en Arabie saoudite.

L'ex-président de la Fédération espagnole de football (RFEF), qui rentrait alors de République dominicaine, avait été informé de sa mise en examen pour blanchiment d'argent, corruption commerciale, administration déloyale et appartenance à une organisation criminelle.

- Supercoupe délocalisée en Arabie Saoudite -

Cette affaire porte sur des irrégularités dans les contrats signés par la RFEF au cours des cinq dernières années, et a donné lieu à de nombreuses perquisitions, aussi bien au siège de la Fédération, qu'au stade de La Cartuja, à Séville, au domicile de Luis Rubiales à Grenade (sud), ou même encore dans la maison où il se trouvait en République dominicaine avant de revenir en Espagne.

Au coeur des investigations, le juteux contrat conclu pour délocaliser la Supercoupe d'Espagne en Arabie saoudite.

Le royaume saoudien accueille depuis 2020 les demi-finales et la finale de cette compétition moyennant quelque 40 millions d'euros par an, au terme d'un accord dans lequel la société Kosmos de l'ex-défenseur du FC Barcelone Gerard Piqué a servi d'intermédiaire.

En 2022, des enregistrements de conversations entre Luis Rubiales et Gerard Piqué avaient été publiés par la presse dans lesquels on entendait les deux hommes parler de commissions de plusieurs millions d'euros.

Rubiales a toujours défendu la légalité de cet accord, assurant que "la fédération n'a pas payé, ne paie pas et ne paiera pas un seul euro de commission à qui que ce soit pour cet accord". Gerard Piqué avait lui assuré que "tout était légal" et qu'il était "fier" de l'accord.

Les enquêteurs ont toutefois demandé à la principauté d'Andorre à avoir accès aux comptes liés à Gerard Piqué, qui détient un club dans ce micro-Etat, via une commission rogatoire.

Lors des perquisitions menées fin mars dans cette affaire, sept personnes avaient été interpellées dont plusieurs responsables de la Fédération comme son directeur des ressources humaines, Jose Javier Jimenez, et son directeur des services juridiques, Pedro Gonzalez Segura, licenciés dans la foulée.

Le frère de ce dernier, Angel Gonzalez Segura, haut dirigeant d'une entreprise de construction au centre des soupçons des enquêteurs, a également été arrêté avant d'être remis en liberté comme les autres.

- Vers un procès pour le baiser forcé -

Luis Rubiales est poursuivi parallèlement depuis des mois par la justice dans l'affaire du baiser forcé à la joueuse Jenni Hermoso après le sacre mondial de la "Roja" féminine en août, qui a provoqué l'indignation internationale et entraîné sa suspension.

Mis en examen pour agression sexuelle et "coercition", en raison des pressions exercées sur la joueuse pour la convaincre de dire que ce baiser avait été consenti, il devrait bientôt être jugé.

Le juge d'instruction chargé de l'affaire du baiser a ordonné en janvier son renvoi en justice à une date qui n'a pas été fixée et le parquet, qui requiert en Espagne avant le procès, a demandé une peine de deux ans et demi de prison contre l'ancien homme fort du ballon rond espagnol.

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