Dortmund-PSG: match à enjeu, public hostile… Paris va devoir réussir là où il échoue quasiment tout le temps

Marquinhos veut se servir de "la pression négative" pour se transcender. Luis Enrique explique n’avoir "pas besoin de motiver" ses joueurs, qui ont "l’expérience des grands matchs". Le PSG affiche sa sérénité à l’heure de se déplacer à Dortmund, ce mercredi, lors de la dernière journée de la Ligue des champions (21h sur RMC Sport 1). Au Signal Iduna Park, les Parisiens vont pourtant jouer leur avenir européen. Avec l’espoir d’obtenir leur ticket pour les 8es de finale. En cas de succès, peu importe le score, les champions de France se qualifieront en terminant premiers du groupe F. Tout autre résultat les obligera à regarder vers St James’ Park, où Newcastle recevra l’AC Milan au même moment.

Autant dire que les Parisiens (assurés d’être au moins reversés en Ligue Europa, peu importe le scénario de la soirée) ont intérêt à l’emporter dans l’ouest de l’Allemagne afin de s’éviter des sueurs froides. Mais la mission s’annonce périlleuse car en face, le Borussia voudra conserver sa place de leader de la poule. Les joueurs d’Edin Terzic seront soutenus par près de 80.000 personnes dans leur jardin (3.800 supporters du PSG sont attendus). De quoi prévoir une chaude ambiance, impulsée par le célèbre "mur jaune", où se regroupent les ultras locaux.

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Dix-sept défaites, sept nuls et seulement trois victoires

De l’enjeu, un grand stade européen et une atmosphère hostile, c’est le genre de contexte qui ne réussit pas du tout au PSG ces dernières années. Depuis l’arrivée des propriétaires qataris il y a plus de douze ans, le bilan est même catastrophique à ce niveau-là. En enlevant la période de la pandémie de Covid (lors de laquelle les matchs se jouaient à huis clos), Paris ne s’est quasiment jamais imposé dans l’antre d’un top club en Ligue des champions. Depuis son retour dans la compétition en 2012, le club de la capitale a connu dix-sept défaites, sept nuls et seulement trois victoires chez des cadors du Vieux Continent soutenus par leur public.

Zlatan Ibrahimovic et les siens avaient dompté Chelsea à Stamford Bridge en mars 2016 en 8e de finale retour (1-2). Paris avait terrassé Manchester United à Old Trafford en février 2019 en 8e de finale aller (0-2), avant de s’effondrer au retour au Parc des Princes (1-3). Et Kylian Mbappé avait permis au PSG de gagner sur le terrain de la Juventus en novembre 2022 lors d’un match de poules (1-2). C’est tout pour les succès de prestige...

La remontada, Benzema, Demba Ba…

Le reste ressemble à un long calvaire lors duquel les Parisiens ont perdu trois au Camp Nou contre le FC Barcelone (dont la célèbre remontada de 2017, 6-1), trois fois à Bernabeu face au Real Madrid (dont le 3-1 de mars 2022 avec le triplé de Karim Benzema), deux fois à l’Etihad Stadium devant Manchester City, deux fois à l’Allianz Arena contre le Bayern Munich, une fois à Chelsea (avec le but assassin de Demba Ba), une fois à Liverpool, une fois à Porto et une fois à Benfica. Leur dernière venue à Dortmund, lors d’un 8e de finale aller en février 2020, s’est également soldée par un revers (2-1, doublé d’Erling Haaland). Cette saison, le PSG s'est incliné lors de ses deux matchs à l’extérieur, à St James’ Park face à Newcastle (4-1) et à San Siro devant l’AC Milan (2-1).

Il y a également eu des matchs nuls, la plupart en phase de poules, chez l’Ajax, Arsenal, Naples, le Real Madrid ou Benfica. Celui arraché à Chelsea en mars 2015 grâce à une tête de Thiago Silva en 8e de finale retour (2-2) ressemble à une victoire (Paris s’était qualifié après avoir fait 1-1 à l’aller). Celui concédé à Barcelone en avril 2013 (1-1), avec l’ouverture du score de Javier Pastore en quart de finale retour, reste un souvenir honorable malgré l’élimination (il y avait eu 2-2 à l’aller).

Une courte embellie durant la pandémie

La période du Covid embellit un peu ce triste constat. Mais le Final Four de Lisbonne, lors duquel le PSG a atteint la seule finale de Ligue des champions de son histoire (défaite 1-0 face au Bayern Munich), s’est déroulé entièrement à huis clos. Sans la pression des supporters adverses. Idem pour le succès en poules à Manchester United en décembre 2020 (1-3), la balade à Barcelone en février 2021 avec le triplé de Kylian Mbappé en 8e de finale aller (1-4) et la victoire sous la neige de Munich en avril 2021 en quart de finale aller (2-3).

Pour être complet, les Parisiens ont également décroché quelques succès notables loin de leurs bases, dans des ambiances parfois difficiles, souvent en phase de poules de C1: au Dynamo Kiev, au Shakhtar Donetsk, au Celtic Glasgow, à l’Étoile Rouge de Belgrade ou à Galatasaray. Ils ont également gagné à Valence en février 2013 (1-2) et à Leverkusen en février 2014 (0-4), à chaque fois en 8e de finale aller, face à des équipes solides mais tout de même inférieures au gratin européen.

Article original publié sur RMC Sport