Coupe du monde de rugby: les cinq affiches à ne surtout pas manquer lors de la phase de poules

Coupe du monde de rugby: les cinq affiches à ne surtout pas manquer lors de la phase de poules

31 jours, 40 matchs et 8 rescapés à l'arrivée. Le menu de la phase de poules la Coupe du monde de rugby, qui débute ce vendredi avec le match d'ouverture entre le XV de France et les All Blacks au Stade de France, s'annonce gargantuesque. Mais avec 3200 minutes de jeu (sans compter le temps additionnel), il va falloir libérer votre agenda.

Vous n'avez pas le temps de tout regarder? RMC Sport et l'ancien sélectionneur des Bleus (1995-1999) Jean-Claude Skrela vous ont sélectionné les cinq affiches à ne surtout pas rater.

🏉 France-Nouvelle-Zélande, vendredi 8 septembre à 21h15 (groupe A)

C’est une affiche de rêve. Sans aucune hésitation, la plus belle possible pour débuter cette Coupe du monde. Lors du tirage au sort du Mondial en décembre 2020, le destin a décidé de placer les All Blacks sur la route des Bleus. Les supporters les plus impatients, ceux qui désirent entrer dans le vif du sujet le plus rapidement possible sans se mouiller la nuque, vont être servis.

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Si le XV de France (3e au classement mondial) fait partie des favoris à la victoire finale à domicile, un an et demi après leur Grand Chelem dans le Tournoi des VI Nations 2022, impossible d’écarter les Néo-Zélandais de la liste des prétendants au titre... même s’ils ne font plus figure d’épouvantails. Les triples champions du monde (1987, 2011, 2015) ont concédé la plus grosse défaite de leur histoire le 25 août face à l’Afrique du Sud à Twickenham lors de leur dernier match de préparation (7-35). Les Bleus sauront-ils enfoncer le clou?

L’avis de Jean-Claude Skrela

"Ça va être difficile, ça va être intense. Il faut faire très attention avec les Blacks parce que la défaite contre l’Afrique du Sud est peut être un énorme accident pour des raisons de décalage horaire. Lors du Rugby Championship, ils ont mis 40 points à l’Argentine (41-12) et 35 à l’Afrique du Sud (35-20). Pour la France, les absences de Romain Ntamack et Paul Willemse peuvent porter préjudice. Mais, en quatre ans, l'équipe de France a battu toutes les nations. Je sais que beaucoup de personnes ont peur de la pression et que cette pression inhibe un peu les joueurs. Je ne crois pas. Je pense que les joueurs ont vraiment envie d'en découdre et de rentrer dans cette compétition."

🏉 Angleterre-Argentine, samedi 9 septembre à 21h (groupe D)

Si le festin offert par France-Nouvelle Zélande n’a pas suffi, les fans de rugby devraient être rassasiés dès le lendemain. Samedi à Marseille, l’Angleterre et l’Argentine lanceront leur compétition dans l’autre choc de cette première journée. Vice-champion du monde en titre, le XV de la Rose a quelque peu perdu de sa superbe depuis 2019. Après un tournoi des VI Nations manqué (4e, trois défaites en cinq matchs), les Anglais n’ont pas vraiment rassuré en préparation avec trois défaites en quatre matchs (pays de Galles, Irlande et Fidji).

16 ans après s’être hissée sur la troisième place du podium lors du dernier Mondial organisé en France, l’Argentine espère de son côté réitérer l’exploit. Tombeurs de l’Australie le 15 juillet lors du Rugby Championship (34-31), les Pumas ont échoué d’un rien deux semaines plus tard face à l’Afrique du Sud (22–21).

L’avis de Jean-Claude Skrela

"Sur le papier, la logique voudrait que l'Angleterre gagne. Mais l'Angleterre est un peu comme l’Australie, elle est un peu en souffrance car elle a perdu en préparation. Les Fidji les ont battus et ce n’est pas rien. L’Argentine peut créer la surprise. Ils ont battu l'Australie. Maintenant, si les Anglais retrouvent leurs automatismes, leur confiance, alors ils devraient gagner. Mais ils sont en souffrance. Dans un grand stade comme le Vélodrome, les Argentins peuvent créer la surprise. Les Argentins ont surtout un jeu très en place, ils ont une belle équipe et jouent bien au rugby."

🏉 Australie-Fidji, dimanche 17 septembre à 17h45 (groupe C)

Une anomalie provoquée par un tirage au sort précoce: le pays de Galles, tête de série au moment de décider des poules en 2020, n'est pas concerné par le choc de ce groupe C. Le temps est passé par là et le XV du Poireau, 4e mondial il y a trois ans, n’est plus que l’ombre de lui-même et n’en finit plus de chuter, jusqu’à pointer au 10e rang du classement World Rugby (seulement deux victoires sur leurs dix derniers matchs).

L’Australie et les Fidji, respectivement 9e et 7e au classement World Rugby, semblent sur une meilleure dynamique pour rallier les quarts de finale. Et leur affrontement dès le 2e match dans le chaudron de Geoffroy-Guichard (Saint-Étienne) s’annonce électrique. Les Australiens apparaissent moins redoutables que par le passé mais leur mauvaise préparation (deux défaites contre la France et la Nouvelle-Zélande) ne les empêche pas de faire figure de favoris dans ce groupe. En face, les Fidjiens et leur jeu aussi déstructuré que plaisant n’ont pas à rougir. Ils espèrent se rappeler au bon souvenir de la Coupe du monde 2007 en France, quand ils avaient réussi à sortir des poules et faire trembler le futur champion du monde sud-africain en quarts (37-20).

L’avis de Jean-Claude Skrela

"Je pense que ces deux équipes vont se qualifier, plus que le pays de Galles, qui est en reconstruction totale. Ça peut être un très grand match. L’Australie est en train de se retrouver un petit peu, mais je vois bien les Fidji battre l'Australie. Ils ont un potentiel énorme. S’ils ont leur équipe au complet, ils peuvent poser beaucoup de problèmes. Ils ont battu l’Angleterre en préparation (30-22, le 26 août). Ils sont capables à tout moment de vous mettre un désordre énorme sur le terrain et de marquer des points. Dans l'intensité, ils sont présents. Dans la mêlée et dans les touches, ils sont présents. Ça va être un beau match, un très très beau match."

🏉 Afrique du Sud-Irlande, samedi 23 septembre à 21h (groupe B)

La première nation mondiale (l’Irlande) face à son dauphin. Le dernier vainqueur des VI Nations (avec un Grand Chelem à la clé) contre le champion du monde en titre. Quatre ans après avoir conquis leur troisième sacre mondial au Japon, les Springboks sont parvenus à rester tout en haut de la hiérarchie grâce à un noyau de joueurs inchangé et les mêmes fondamentaux qui ont fait mouche en 2019: discipline, défense et paquet d’avants surpuissant.

En face, difficile d’imaginer une meilleure dynamique pour l’Irlande. N°1 au classement de World Rugby, le XV du Trèfle est sur une impressionnante série de 14 victoires consécutives et vient notamment de s’offrir le scalp de l’Angleterre en préparation (29-10, le 19 août à Dublin). Peut-être l’année où jamais pour les Irlandais, qui n’ont jamais fait mieux qu’un quart de finale dans la compétition.

L’avis de Jean-Claude Skrela

"C’est un choc qui va être énorme. Ce sont deux équipes qui jouent vraiment à une intensité très élevée. Dans le défi physique, les deux mettent une intensité maximale. Quand on voit ce qu'a fait l'Afrique du Sud contre la Nouvelle-Zélande en préparation (victoire 35-7 le 25 août)... Les deux équipes vont vouloir gagner car elles ne voudront pas rencontrer la France en quart de finale. L’Afrique du Sud a retrouvé tous ses points forts. Même si elle a un peu évolué dans l'attaque, elle restera fidèle à son jeu. Et les Irlandais? N'en parlons pas. Ils ont depuis quelque temps une philosophie de jeu. Les Irlandais ont une qualité, c’est que quand ils sont près des lignes pour marquer, il y a une vitesse de circulation du ballon qui est exceptionnelle. Le ballon va beaucoup plus vite que chez d'autres nations. Il va y avoir match."

🏉 Irlande-Écosse, samedi 7 octobre à 21h (groupe B)

Le timing du tirage au sort, effectué il y a presque trois ans, a de quoi faire enrager les Écossais. En décembre 2020, le XV du Chardon a été placé dans le chapeau 3 par la Fédération internationale, qui se basait alors sur le classement mondial. Et le couperet est tombé: en héritant de l’Irlande et l’Afrique du Sud, l’Écosse s'est retrouvée dans le groupe de la mort.

A l’aube de ce Mondial, difficile cependant d’enterrer définitivement les Écossais. Car depuis 2020, le XV du Chardon a enchaîné les performances encourageantes dans le Tournoi des VI Nations (3e en 2023, 4e en 2022 et 2021) et a prouvé qu’il ne faisait plus de complexe contre les grandes nations. Rien qu’en 2023, les hommes de Gregor Townsend ont mis au tapis la France (30-27 en préparation le 12 août), le pays de Galles (35-7, 2e journée des VI Nations) et l'Angleterre à Twickenham (29-23, 1ère journée des VI Nations). Et les hommes du flamboyant capitaine Finn Russell restent la seule équipe de l'ère Galthié à avoir battu la France sur son sol (23-27, le 26 mars 2021). Ce dernier match de poule programmé face à l’Irlande risque donc d’avoir des allures de 8e de finale pour des Écossais probablement condamnés à l’exploit face aux numéros 1 mondiaux.

L’avis de Jean-Claude Skrela

"L’Écosse a gagné péniblement contre l'équipe de France, qui n’était pas loin d’avoir aligné la deuxième équipe. Donc je ne crois pas que l'Écosse soit capable de se qualifier à la place de l'Irlande ou de l'Afrique du Sud. Ce ne sera pas facile pour l’Irlande, parce que l'Écosse est une bonne équipe. Mais l’Écosse aura déjà joué l'Afrique du Sud et se sera sans doute un peu fait martyrisée, parce que l'Afrique du Sud ne fera aucune impasse. Après, ils ont de très bons joueurs et une très belle équipe. Mais je pense que Stuart Hogg (l’arrière aux 100 sélections a pris sa retraite cet été, ndlr) va beaucoup leur manquer à l’arrière, c’était un élément essentiel de l'équipe."

Article original publié sur RMC Sport