"Il y a 15 fautes avérées": l'ancien international Alain Penaud fracasse l'arbitrage de France-Afrique du Sud

"Il y a 15 fautes avérées": l'ancien international Alain Penaud fracasse l'arbitrage de France-Afrique du Sud

Ancien joueur du XV de France et accessoirement père de l’ailier Damian, Alain Penaud a exprimé sa frustration ce mardi après le quart de finale de Coupe du monde perdu par les Bleus contre l’Afrique du Sud (28-29). L’ex-demi d’ouverture tricolore a pesté contre les décisions arbitrales de Ben O'Keeffe.

"C’était insupportable, insupportable d’écouter les consultants (ne pas critiquer l’arbitrage, ndlr). Je suis complètement d’accord avec Antoine Dupont. Il a raison et en plus il est resté hyper mesuré dans ses propos. Je pense qu’en d’autres temps, on l’aurait été beaucoup moins, a lâché Alain Penaud lors de son passage ce mardi dans l’émission le Super Moscato Show sur RMC.. Comment peut-on dire aujourd’hui que la France passe son temps à râler contre l’arbitrage? On est sans doute les sujets les plus disciplinés en termes de réaction après un match sur le plan international."

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"Je suis sorti assez dégoûté"

Plusieurs situations litigieuses n'ont pas tourné en faveur de la France lors de ce quart de finale contre les Springboks. Aux yeux d'Alain Penaud, les Bleus ont même été clairement désavantagés par les officiels qui n'ont que trop rarement sifflé les fautes sud-africaines.

"C’est incomparable quand on prend par exemple Rassie Erasmus. L’année dernière, après le match contre l’Afrique du Sud, Erasmus avait attaqué l’arbitre (l’Anglais Wayne Barnes, ndlr) et lui a mis le compte avec une lettre, un courrier, un montage, etc. Derrière, pendant quinze jours avant le match, il nous a justement fait la pleureuse sur les simulations concernant les plaquages hauts sur les Français. Et nous, on serait là et obligés d’acquiescer systématiquement", a poursuivi l'ex-ouvreur du XV de France aux 32 sélections entre 1992 et 2000. Par rapport à ce match de dimanche, je suis sorti assez dégoûté. Il y a une chose que je ne supporte pas dans le sport, ou ailleurs, c’est l’injustice. Et sur ce match, quand tu meurs à un point… Tu peux faire tout ce que tu veux mais étant donné le nombre de fautes d’arbitrage qui ont eu lieu sur l’ensemble de la partie, comment faire autrement que râler. Tu meurs à un point…"

Et le père de Damian Penaud, titulaire malheureux dimanche au Stade de France, d'ajouter: "J’ai 20 points sur ce match de dimanche. Entre les points litigieux et les points sur lesquels il y a une faute avérée, je dirais qu’il y a 15 fautes avérées. Sur les rucks vous ne pouvez pas imaginer, entre les fautes sur rucks et les fautes sur les lignes défensives après rucks… On a dit que la France n’a pas marqué mais comment marquer dans le rugby? Tu marques si tu as de la vitesse parce que les espaces sont de plus en plus rares si tu ne mets pas de vitesse, surtout contre une défense comme celle des Boks. Ou alors tu marques parce que justement l’adversaire fait des fautes pour ralentir ces ballons et la vitesse et toi tu passes des points. Quand ces fautes-là ne sont pas sifflées, donc tu ne peux pas non plus mettre de vitesse car tu n’as pas d’espace, tu ne prends pas tes points. Comment tu fais pour gagner un match de rugby? C’est d’une complexité absolue."

Alain Penaud dénonce "l'agression" de du Toit sur Danty

Au-delà des erreurs plus ou moins flagrantes selon lui, Alain Penaud a aussi fustigé le manque de sécurité pour les joueurs. Exclu lors du test-match en novembre 2022, Pieter-Steph du Toit aurait encore dû recevoir un rouge lors du quart de finale du Mondial si l'on se fie à l'analyse de l'ancien joueur passé notamment par Brive pendant sa carrière. Comme en 2022, le troisième ligne des Boks s'est fendu d'un déblayage à la tête sur Jonathan Danty. Une action non sanctionnée par Ben O'Keeffe à Saint-Denis.

"Je vais mettre de côté tous les gestes qui sont proscrits dans le rugby, comme les coudes en avant ou les coups de tête. Le coup de tête de Pieter-Steph du Toit sur Danty n’est absolument pas sanctionné. C’est une agression, a encore lâché Alain Penaud. C’est un peu la même que celle qu’il y avait eue il y a un an entre les deux. C’est un peu la même action sauf que là c’est encore pire parce que Danty s’est relâché du ballon. Là il y a rouge sans discussion, il n’y a pas besoin de bunker pour ce genre de situation."

Et de préciser: "C’était impossible pour Antoine Dupont d’avoir une libération rapide dans les rucks. À part en première période, où il y avait un peu moins d’actes d’antijeu de la part des Sud-Africains. Et il y a eu trois essais."

La France doit être plus influente auprès des arbitres

À l’instar du président de la Fédération française de rugby, Florian Grill, qui a regretté le manque d’influence de la France au sein de World Rugby et des instances, Alain Penaud a pointé le manque de lobbying du clan tricolore.

"On est trop gentils, il faut arrêter", a finalement estimé l’ancien ouvreur du XV de France. N’hésitons pas aujourd’hui à pointer du doigt toutes les problématiques que l’on peut avoir avec certaines équipes."

Article original publié sur RMC Sport