Soupçons de viols dans une secte de yoga: le gourou et 14 autres personnes mises en examen

Quinze personnes dont le gourou d'une secte de yoga, nommé Gregorian Bivolaru, ont été mises en examen vendredi 1er décembre dans le cadre de l'enquête ouverte sur cette secte suspectée d'utiliser le yoga pour pousser des femmes à avoir des relations sexuelles non consenties, a appris ce samedi BFMTV de source judiciaire.

Parmi les 15 personnes mises en examen, 6 ont été placées en détention provisoire, tandis que les 9 autres sont sous contrôle judiciaire.

Âgé de 71 ans, le gourou germano-suédois Gregorian Bivolaru est mis en examen pour "viols", "abus de faiblesse", "séquestration et traite d'êtres humains en bande organisée" et a été écroué.

5 mises en examen pour "viols"

Les 15 personnes ont toutes été mises en examen au moins des chefs de "traite d’être humain en bande organisée" et d'"arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire de plusieurs personnes en bande organisée".

Cinq d'entre elles sont également mises en examen pour "viols en concours avec un ou plusieurs autres viols commis sur d’autres victimes" et 2 pour "abus de faiblesse par dirigeant d’un groupement poursuivant des activités créant, maintenant ou exploitant la sujétion psychologique ou physique des participants".

Des soupçons d'abus de faiblesse

Parmi les suspects, un président de deux associations de yoga et propriétaire de deux pavillons où étaient installées de nombreuses femmes. Considéré comme le "bras droit" de Gregorian Bivolaru, il a été mis en examen pour traite d'êtres humains et séquestration en bande organisée, abus de faiblesse et complicité de viols, puis écroué.

Des femmes figurent également parmi les mis en examen. Notamment une Roumaine doctorante en linguistique et traductrice-interprète, logée dans l'un des "pavillons de femmes". Soupçonnée de complicité de viols, traite d'êtres humains et séquestration en bande organisée, elle a été placée en détention provisoire.

56 potentielles victimes

Le coup de filet, qui a mobilisé 175 policiers, a eu lieu mardi, avec des perquisitions en région parisienne et dans le sud-est de la France. Connu en Roumanie, Gregorian Bivolaru a été interpellé chez lui dans le Val-de-Marne. À ce stade, les policiers ont identifié 56 femmes potentiellement victimes.

Fondateur en 1970 de la première école de yoga dans le pays alors communiste, il apparaît comme la figure fondatrice du Mouvement pour l'intégration spirituelle vers l'absolu (Misa). Ce groupe, rebaptisé Atman lors de son expansion hors de Roumanie, se dit axé sur la pratique du yoga tantrique, mais il est accusé de dérives sectaires.

L'enquête est née d'un signalement en juillet 2022 de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, informée par la Ligue des droits de l'Homme de 12 témoignages d'anciens membres du Misa. Le parquet de Paris a ensuite ouvert une information judiciaire. Le mouvement avait déjà fait l'objet de procédures judiciaires en Europe.

Article original publié sur BFMTV.com