Soudan : les combats s’intensifient autour du Darfour du Nord

« Nous coexistons avec les bombardements », résume l'humanitaire Najwa Adam depuis El-Fasher, la capitale du Darfour du Nord. Et pourtant, le pire pourrait être à venir. Lundi 29 avril, à l'issue de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, s'est inquiétée du risque d'« un massacre à grande échelle ». Les combats se sont déjà intensifiés à El-Fasher depuis le 14 avril.
Les Forces de soutien rapide (FSR), ces paramilitaires dirigés par le général Mohamed Hamdan Dagolo, alias « Hemeti », se sont emparées de la ville stratégique de Mellit, à 60 kilomètres à vol d'oiseau d'El-Fasher. Jusqu'à présent, cette cité qui héberge 2,5 millions de résidents et de déplacés est la seule des cinq capitales du Darfour, immense région de l'ouest soudanais, à avoir résisté aux FSR depuis le début de la guerre les opposant aux Forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane.

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Le spectre du nettoyage ethnique

Et pour cause, les troupes régulières sont déployées en nombre et épaulées par une ribambelle de groupes armés ayant renoncé à leur neutralité au mois de novembre. Parmi ces nouvelles recrues, des signataires de poids de l'accord de paix de Juba d'octobre 2020, comme le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) du ministre des Finances Gibril Ibrahim et l'Armée de libération du Soudan (SLA-MM) du gouverneur [...] Lire la suite