Sophie Adenot bientôt dans l'espace? L'astronaute française commence son entraînement en Allemagne

Sophie Adenot dans le grand bain. La Française commence ce lundi un cycle d'entraînement aux côtés des cinq autres membres de la nouvelle promotion d'astronautes de l'Agence spatiale européenne (ESA) annoncée en novembre 2022. Pendant les douze prochains mois que la petite classe passera au Centre européen des astronautes de Cologne, en Allemagne, les élèves apprendront tout ce dont ils ont besoin pour s'envoler dans l'espace au cours des prochaines années.

Si les différentes phases de son entraînement se déroulent rapidement et qu'elle est retenue pour partir en mission dès la fin de sa formation, Sophie Adenot pourrait prétendre à l'espace à l'horizon 2026. "C'est le grand minimum" expliquait l'ingénieur sur BFMTV en novembre, peu après l'annonce de sélection.

Systèmes spatiaux, médecine, piscine...

Dans un premier temps, Sophie Adenot et ses camarades vont suivre "des cours un peu théoriques sur toutes les disciplines du spatial", explique l'astronaute Thomas Pesquet à Franceinfo, "C'est assez scolaire en fait. L'emploi du temps ressemble à un emploi du temps de lycéen ou d'étudiant".

L'objectif est qu'ils acquièrent tous un socle commun de connaissances scientifiques, non seulement sur les systèmes technologiques spatiaux, mais aussi en médecine générale et en médecine d'urgence, car leurs parcours divergent: Sophie Adenot a une carrière d'ingénieur en aéronautique, tout comme l'Espagnol Pablo Álvarez Fernández, ainsi que de pilote d'hélicoptères. Mais ce n'est pas le cas de la Britannique Rosemary Coogan, astrophysicienne, du Suisse Marco Sieber, médecin urologue, ou encore du Belgo-luxembourgeois Raphaël Liégois, spécialisé dans la neuro-ingénierie.

Une fois les bases scientifiques acquises, "on va apprendre le russe, faire du sport et faire des activités au fur et à mesure de plus en plus pratique", détaille Thomas Pesquet.

Concrètement, les élèves-astronautes vont "s'entraîner à effectuer une sortie dans l'espace et commencer à acquérir des compétences spéciales telles que (...) les opérations robotiques et les opérations de rendez-vous et d'amarrage des engins spatiaux", détaille l'Agence spatiale européenne sur son site.

Les membres de cette nouvelle promotion passeront aussi du temps dans une piscine spécialement équipée pour leur apprendre à utiliser leurs équipements en situation de gravité réduite. C'est notamment lors de ces sessions aquatiques que les astronautes pourront s'habituer au port de la combinaison massive requise lors des sorties extravéhiculaires.

"Entre cinq et dix ans" pour qu'ils partent tous en mission

Passée cette première année d'entraînement, l'un des cinq astronautes de la promotion 2022 sera sélectionné pour se préparer à une mission vers la Station spatiale internationale. "Là, on va passer sur le 'mission specific training' [entraînement visant à une mission spécifique, NDLR] et ça, ça dure deux ans en général", détaillait Sophie Adenot en novembre sur BFMTV.

Le temps que les quatre astronautes soient à leur tour sélectionnés, ils effectueront d'autres tâches: "maintien de compétences, aide à la conception des futures missions d’exploration spatiale, aide à la communication entre équipages de la station et équipes au sol", détaillait l'astronaute à l'AFP début mars. Thomas Pesquet estime auprès de Franceinfo qu'il faudra "entre cinq et dix ans" pour qu'ils aient "tous ou en majorité" le temps d'aller dans l'espace. Lui-même avait dû attendre 2016 pour s'envoler vers l'ISS après avoir été sélectionné en 2009.

Ces phases d'entraînement pourront faire l'objet de modifications à mesure que "l'objectif Lune" se rapprochera. L'exploration lunaire sera d'ailleurs l'objet du vol habité Artémis 2, qui décollera en mai 2024 pour faire le tour de la Lune avant qu'Artémis 3 ne décolle en 2025, cette fois avec l'objectif que l'équipage se pose sur le satellite terrestre. Sophie Adenot ne sera pas prête et assez expérimentée pour participer à l'une ou l'autre des deux missions, au contraire de Thomas Pesquet qui, lui, ne cache pas ses ambitions lunaires.

Article original publié sur BFMTV.com