En Somalie, le littoral de Mogadiscio débarrassé de ses déchets plastiques

La plage du Lido, au cœur de Mogadiscio, est la plage la plus fréquentée de Somalie. Elle faisait partie des plus polluées jusqu’à ce que les habitants de la ville interviennent.

Tous les vendredis matin, 500 volontaires se rassemblent sur la plage du Lido, non pour nager, mais pour ramasser les ordures. Ils collectent deux à trois tonnes de plastique, de déchets médicaux et autres par semaine.

Des volontaires posant devant les débris ramassés. . The Continent
Des volontaires posant devant les débris ramassés. . The Continent

Cette plage était jadis une belle destination touristique et les habitants de la ville allaient volontiers s’y changer les idées. Or quand le pays a plongé dans la guerre civile, dans les années 1980, le magnifique littoral de la capitale est rapidement devenu une décharge.

Abdisatar Arabow Ibrahim, de l’université de Mogadiscio, ne comprenait pas pourquoi la plage était si sale. “Je me demandais pourquoi les plages européennes étaient si propres alors que les nôtres étaient couvertes d’ordures”, nous confie-t-il.

Débris sur la plage du Lido, Mogadiscio, Somalie. . The Continent
Débris sur la plage du Lido, Mogadiscio, Somalie. . The Continent

Il a décidé de faire quelque chose. Il a commencé à ramasser les ordures avec quelques amis le long de la plage. Son initiative a rapidement attiré du monde et les participants se sont faits de plus en plus nombreux. Un an plus tard, les petits commerces se sont multipliés, les gens sont revenus à la plage et la pêche a repris dans la zone. D’autres villes côtières, entre autres Kismayo et Merca, dans le sud du pays, s’y sont mises aussi.

Les bénévoles ne reçoivent aucune compensation et n’ont pas d’équipement particulier. “On fait avec le peu qu’on a, déclare Ibrahim. Mais on continuera à protéger notre nature.”

Les pêcheurs du Lido se plaignaient depuis longtemps de l’impact des ordures sur leur activité. “Les déchets nous blessaient les pieds, parfois même bouchaient le port”, raconte Abdiwali Osman Ogle, 35 ans, qui pêche au Lido depuis plus de dix ans. “Désormais, grâce au nettoyage, on peut tranquillement pêcher sans souffrir des déchets éparpillés sur la plage.”

Maintenant qu’elle est propre, la plage attire plus de gens et donc d’activités commerciales. “Les marchands et les commerces sont plus nombreux depuis quelques mois”, déclare Rowdo Said Qasim, qui tient une boutique de thé au Lido. Elle vendait du thé dans d’autres parties de la ville mais a décidé de s’installer sur la plage il y a trois mois.

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