De sa soirée dans un bar à sa mort, le récit des dernières heures d'Iris C.

De sa soirée dans un bar à sa mort, le récit des dernières heures d'Iris C.

L'enquête sur le meurtre d'Iris C., 23 ans, dont le corps dénudé a été retrouvé dans un fleuve à Lanester (Morbihan), avance, avec la mise en examen, la semaine dernière, d'un suspect déjà condamné pour viol. La jeune femme, qui aurait dû avoir 24 ans le 17 juin, a été tuée dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 mai dernier. Elle était jusqu'alors inconnue des services de police. Récit de ses dernières heures.

· Soirée du vendredi 26 mai: Iris C. fait la fête dans un bar de Lorient

Vendredi 26 mai, Iris C. fait la fête dans un bar de Lorient. Selon un témoignage recueilli par le journal local Le Télégramme, la jeune femme arrive "en milieu de soirée" dans l'établissement et y reste jusqu'à sa fermeture, à 3 heures du matin.

· Samedi à 4h25 du matin: Iris C. est filmée devant la sous-préfecture de Lorient

La présence d'Iris C. est ensuite authentifiée dans l'un des enregistrements vidéo de la sous-préfecture de Lorient, vers 4h25, samedi matin. Elle est encore accompagnée d'un proche, alors qu'elle "peine à rester assise sur le muret" de cet établissement administratif, a déclaré lundi lors d'une conférence de presse le procureur de la République, Stéphane Kellenberger.

Son proche, "visiblement ivre, essaye de l'accompagner comme il le peut". C'est à ce moment-là qu'un "autre homme" surgit et "commence à rôder autour d'Iris et de la personne qui l'accompagne", a relaté le procureur.

Quelques minutes plus tard, le proche d'Iris, qui tentait jusque-là de la maintenir assise, s'éloigne "plus loin pour s'étendre", a précisé le procureur.

· Quelques minutes plus tard: le rôdeur s'approche et la charge sur son épaule

C'est alors, en l'absence de son proche, que l'homme qui rôdait s'approche de la jeune femme.

"Une vidéo le montre en train de s'approcher, de repartir, de revenir. Alors qu'Iris est en difficultés visibles, chutant au sol, l'homme s'approche d'elle et la charge, littéralement, sur son épaule", détaille le magistrat.

Il l'emporte alors hors du champ de la caméra de la sous-préfecture de Lorient.

· Quelques secondes après: un fourgon tous feux éteints passe devant la caméra

Quelques secondes seulement après que la caméra perd la trace d'Iris, alors chargée sur les épaules de l'homme, un fourgon "type Master, tous feux éteints" est capturé par la même caméra de vidéosurveillance.

· Quelques minutes plus tard: le fourgon filmé par une autre caméra devant le commissariat de police

Ce même fourgon est ensuite filmé par une autre caméra, située devant le commissariat de police de Lorient, a indiqué le magistrat. C'est à ce moment-là seulement que le conducteur allume ses feux.

"L'exploitation d'autres caméras de vidéoprotection de Lorient permet de déterminer que ce même fourgon a commencé à tourner en ville aux alentours de 3h15" du matin, selon le procureur. · Samedi matin: le corps d'Iris C. est retrouvé par des promeneurs

Le corps de la jeune femme est découvert samedi 27 mai au matin par des promeneurs dans un cours d'eau. La victime présente des "stigmates de traumatisme au niveau du visage et du cou", entraînant l'ouverture immédiate d'une enquête criminelle.

Un magistrat du parquet de Lorient se rend sur les lieux avec les enquêteurs du commissariat central de police de la même ville. L'hypothèse de l'homicide volontaire est très rapidement "confirmée".

· Les suites de l'enquête

L'autopsie de la victime permettra de déterminer que le corps d'Iris C. présentait des lésions traumatiques sur le visage et sur le cou, notamment des hématomes et des traces "causés vraisemblablement par des objets contondants", des marques de strangulation causées par "un lien" et des lésions sexuelles traumatiques.

L'exploitation de la vidéosurveillance permettra l'identification formelle du fourgon, dont l'année de mise en circulation et les modifications qui y ont été apportées l'ont rendu "caractéristique", selon le parquet.

Le propriétaire du véhicule, un homme de 49 ans, identifié comme Christophe R., vit le long du fleuve où a été retrouvé le corps. Il a déjà été condamné à quatre reprises, dont une fois pour viol en 2015. Mis en examen la semaine dernière des chefs d'enlèvement, séquestration et meurtre précédé ou accompagné de viol, il nie à ce jour ces faits.

Désormais, les enquêteurs veulent "retracer l'itinéraire" du suspect depuis sa libération de prison en 2018, y compris pour identifier d'autres victimes potentielles. Cette affaire, selon des médias locaux, présente des similitudes avec d'autres agressions qui auraient été commises dans la région de Lorient.

"Il va y avoir tout un processus de croisements et de recoupements potentiels avec un certain nombre de victimes déjà recensées. D'autres ne le sont probablement pas encore, ça fait partie de nos axes de recherches dans les mois qui vont venir", a expliqué le commissaire Le Neel.

Article original publié sur BFMTV.com