Six mois de guerre à Gaza : ce que l’on sait des otages toujours détenus par le Hamas

Si les otages sont en grande majorité israéliens, on compte aussi plusieurs binationaux dont trois franco-israéliens retenus par le Hamas à Gaza depuis le 7 octobre.

Jusqu’à quand faudra-t-il attendre ? C’est la question que se posent les nombreuses familles d’otages encore retenus par le Hamas depuis le 7 octobre à Gaza. Car après six mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, difficile de trouver un motif d’espoir suffisant pour qu’une nouvelle négociation permette une autre salve de libération d’otages.

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Le 7 octobre, le Hamas frappait de manière inédite l’État hébreu en s’attaquant principalement aux civils. Résultat de l’attaque ? Plus de 1 160 morts et 250 personnes capturées par les hommes du Hamas. Fin novembre, une centaine (33 mineurs, 49 femmes et 30 hommes comptabilisés par l’AFP) est finalement libérée lors de l’unique trêve négociée à ce jour.

Depuis cette date, trois otages ont été tués « par erreur » lors d’une opération israélienne mi-décembre à Gaza et deux otages israéliens et argentins ont été libérés dans une autre opération militaire israélienne mi-février.

Pas de nouvelles de 130 personnes, combien encore en vie ?

À ce jour, selon les autorités israéliennes, 130 personnes sont toujours officiellement portées disparues dans la bande de Gaza, dont 34 auraient été tuées. Le Hamas avait d’ailleurs annoncé mi-janvier la mort de deux otages, Yossi Sharabi et Itay Svrisky. Il est cependant impossible de confirmer ces décès présumés de source indépendante.

Difficile donc d’établir avec précision le nombre d’otages vivants encore détenus, tout comme leur identité ou leur localisation. La seule certitude concerne l’absence de mineurs parmi les otages restants. Et les rares autres informations disponibles permettent seulement d’estimer qu’il y a une majorité d’hommes, une quinzaine de femmes et autant de soldats.

Et malgré les efforts constants de plusieurs pays médiateurs à Doha et au Caire pour obtenir cette trêve entre les deux camps, les discussions en vue d’un cessez-le-feu patinent, Israël et le mouvement islamiste palestinien se renvoyant la responsabilité de cette impasse. Pourtant, en Israël, de nombreuses familles d’otages continuent de faire pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu, lui enjoignant de prendre les choses en main en acceptant une nouvelle trêve pour permettre de libérer celles et ceux toujours détenus dans la bande de Gaza.

Début mars, la branche armée du Hamas affirmait que plusieurs « prisonniers ennemis », sept au total, étaient morts lors de « bombardements » israéliens sur le territoire palestinien. Une information, là encore, difficile à vérifier.

Trois Français parmi les otages

Depuis novembre, la situation des otages reste pratiquement inchangée. Ce qui implique que trois Français restent à ce jour captifs dans l’enclave palestinienne.

Le plus jeune se nomme Orión Hernández-Radoux. Âgé de 32 ans, ce franco-mexicain fait partie des 3 000 personnes qui profitaient du festival de musique Tribe of Nova lorsque les combattants du Hamas ont fait irruption sur le sol israélien le 7 octobre.

Il y a aussi Ohad Yahalomi, un habitant Franco-israélien du kibboutz de Nir Oz. Proche de la cinquantaine, cet homme avait été capturé avec son fils Eitan. Ce dernier, âgé de 12 ans faisait partie des otages libérés fin novembre.

Le dernier se nomme Ofer Kalderon. Père de quatre enfants, cet otage Franco-israélien de 53 ans fait partie de l’une des familles les plus touchées par l’attaque du 7 octobre. Il se trouvait lui aussi dans le kibboutz de Nir Oz quand il a été enlevé avec sa fille Sahar et son fils Erez. Respectivement âgés de 16 et 12 ans, ses enfants ont retrouvé la liberté le 27 novembre. Deux autres membres de cette famille ont toutefois connu un destin funeste : Carmela, la grand-mère de Sahar, âgée de 80 ans et sa cousine Noya, âgée de seulement 13 ans. Présumées otages dans un premier temps, leurs corps ont depuis été retrouvés et identifiés.

Joint par Le HuffPost, le cousin d’Ofer, Ange Kalderon admet n’avoir « toujours aucune nouvelle » de lui depuis le témoignage d’une otage libérée indiquant l’avoir aperçu avec une blessure à la jambe. « On arrive à six mois ce dimanche et on ne voit pas d’issue », admet celui qui est devenu par la force des choses le président de l’association « 7 octobre, vies brisées en Israël », créée dans le but d’agir à l’échelle de la France pour les otages français du Hamas.

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