Six interpellations après le vol d'un vase Ming en Belgique

Photo non datée d'un vase Ming diffusée par le Domaine et Musée royal de Mariemont, le 30 mai 2024 pèrs de Morlanwelz, en Belgique (Handout)
Photo non datée d'un vase Ming diffusée par le Domaine et Musée royal de Mariemont, le 30 mai 2024 pèrs de Morlanwelz, en Belgique (Handout)

Six Français ont été interpellés après le vol d'un vase Ming, dérobé en avril au musée royal de Mariemont en Belgique et retrouvé mardi à Roubaix (Nord), ont indiqué jeudi la police française et le parquet de Charleroi.

Deux d'entre eux, les deux suspects arrêtés en Belgique, ont été écroués après avoir été inculpés pour "participation à une organisation criminelle", a précisé à l'AFP le procureur de Charleroi (sud), Vincent Fiasse.

Cette porcelaine chinoise du XVIe siècle a été "ciblée" par des cambrioleurs, entrés par effraction dans le musée royal dans la nuit du 20 au 21 avril, selon les enquêteurs belges et français qui sont parvenus à confondre les suspects.

Ils n'ont dérobé que cette pièce d'une valeur estimée à 20 millions d'euros, brisant son couvercle lors du vol.

Le musée a ensuite reçu une demande de rançon de plusieurs millions d'euros, a souligné jeudi la cheffe du service interdépartemental de la police judiciaire du Nord, Suzanne Moser, confirmant une information du journal Le Parisien.

Après des investigations lancées par les autorités belges, menées côté français par la Brigade de recherche et d'intervention et la brigade de répression du banditisme de Lille, une vaste opération de police transfrontalière a été organisée mardi.

Deux suspects ont été interpellés sur la voie publique côté français à Roubaix, dans l'agglomération lilloise, et deux autres non loin de là, du côté belge de la frontière. Deux autres personnes ont été interpellées à leur tour mercredi et jeudi dans les environs de Lille, a précisé la commissaire Moser.

Les six suspects, de nationalité française, sont des hommes jeunes, originaires de la métropole lilloise et déjà connus de la justice, a-t-elle ajouté.

Côté français, les quatre interpellés sont en garde à vue pour une durée pouvant aller jusqu'à 96 heures.

L'un d'eux est mineur et la Belgique ne réclamera pas sa remise en vertu d'un mandat d'arrêt européen, une procédure en revanche appliquée pour les trois autres, selon le procureur de Charleroi. M. Fiasse n'a pas précisé quand cette triple extradition risquait d'intervenir.

La jarre en porcelaine ornée de poissons et plantes aquatiques multicolores, classée trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles, est selon le musée de Mariemont un "chef-d'œuvre des ateliers impériaux chinois datant du 16e siècle (Dynastie Ming)".

"Incroyable! Le récit est digne de nos meilleures séries", a réagi sur X Bénédicte Linard, ministre de la Culture de Belgique francophone, remerciant le musée ainsi que les "enquêteurs belges et français pour leur travail".

"C'est une issue inespérée de retrouver ce vase si rapidement", a souligné de son côté Richard Veymiers, directeur du musée royal de Mariemont.

L'objet a "une valeur historique et patrimoniale inestimable, c'est (...) l'œuvre maîtresse de notre collection asiatique", a-t-il poursuivi.

La jarre a été créée "spécialement pour l'empereur (...) à l'époque de l'âge d'or de la Chine" au milieu du XVIe siècle, une époque contemporaine de François Ier et Charles Quint, a expliqué à l'AFPTV Lyce Jankowski, conservatrice des collections extra-européennes du musée.

L'œuvre, placée "sous scellé dans un local hautement sécurisé", devrait être remise "dans les jours à venir à nos amis belges", selon la commissaire Moser.

Endommagée, "elle devra faire l'objet d'une expertise minutieuse" pour "analyser dans quelle mesure elle doit être restaurée", a fait valoir à l'AFP Marie Lempereur, porte-parole du musée, ajoutant qu'il ne sera pas possible de l'exposer dans l'immédiat au public.

alh-mad-cnp/fan