« Sisu : de l’or et du sang » : du gore dans les steppes lapones

Sisu : de l’or et du sang, film finlandais de Jalmari Helander.  - Credit:SND
Sisu : de l’or et du sang, film finlandais de Jalmari Helander. - Credit:SND

En découvrant son improbable premier film, Père Noël Origines (2011), on avait placé beaucoup d'espoirs en Jalmari Helander, cinéaste finlandais formé à la publicité et nourri au meilleur du cinéma de genre américain. Et cet engouement ne s'était pas limité à une poignée d'avertis. Dès son deuxième film, Big Game (2014), Helander était parvenu à débaucher Samuel L. Jackson pour jouer un président des États-Unis traqué par des terroristes et sauvé par un très jeune chasseur, en plein rite de passage.

Le retour au cinéma de Helander, neuf ans après ce réjouissant coup d'essai, était donc d'autant plus attendu que son troisième film avait tout pour plaire aux cinéphiles amateurs de films de genre violents, malpolis, pour tout dire joyeusement déviants. La déconvenue n'en est que plus cruelle.

À la croisée des chemins entre western et film de guerre, Sisu : de l'or et du sang s'ouvre sur les immenses plaines lapones, aux derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. Là, un homme taiseux se livre à l'orpaillage avec, pour seuls compagnons, son chien et son cheval.

De retour vers la civilisation après avoir déterré un impressionnant gisement d'or, il croise la route d'une escouade de nazis en pleine déroute. Ces soldats, à la fois désespérés et pétris de rage, voient dans ce vieil homme solitaire une proie facile pour défouler leur colère et récupérer, au passage, ce magot inespéré. Mal leur en prend : le gaillard révèle une puissance et une résistance hors du comm [...] Lire la suite