Haut-Karabakh : « Oublier l’histoire, c’est participer à l’annihilation d’un peuple »

Simon Abkarian au Festival de Cannes 2019 pour la projection des « Hirondelles de Kaboul ».  - Credit:LOIC VENANCE / AFP
Simon Abkarian au Festival de Cannes 2019 pour la projection des « Hirondelles de Kaboul ». - Credit:LOIC VENANCE / AFP

Il a un vrai physique de cinéma : grand, brun, visage ténébreux immédiatement reconnaissable depuis le succès des séries événements de Canal+, Pigalle et Kaboul Kitchen. On le découvrira bientôt dans un grand rôle, celui du général de Gaulle dans le diptyque que tourne actuellement Antonin Baudry, réalisateur à succès du Chant du loup. Formé au théâtre, notamment avec La troupe du théâtre du soleil d'Ariane Mnouchkine, Simon Abkarian a souvent renoué avec ses racines arméniennes en tournant des films sous la direction d'Atom Egoyan (Ararat) et de Robert Guédiguian (Le Voyage en Arménie et L'Armée du crime sur le réseau de résistance des Manouchian durant l'Occupation). Pour Le Point, il a accepté d'évoquer la situation dramatique de l'Arménie. Il fustige l'immobilisme de la communauté internationale.

Le Point : Quelle est votre réaction depuis l'offensive de l'armée azerbaïdjanaise dans le Haut-Karabagh et la décision des Arméniens de déposer les armes ?

Simon Abkarian : Je crois qu'ils n'avaient pas tellement le choix. Après cette guerre de quarante-quatre jours, l'armée arménienne a carrément été détruite, vaincue. En plus, il faut ajouter neuf mois de blocus, je veux parler de blocus médiéval dans le corridor de Latchine. Pas de médicament, pas de nourriture qui puissent passer, des populations déplacées. Je ne vais pas faire un descriptif, mais c'est un peu Jules César contre Vercingétorix, celui qui tient par sa détermination. Tout cela à la vue, sous l [...] Lire la suite