Silvio Berlusconi, un pionnier du foot moderne, de l’AC Milan à Monza

Patron de l’AC Milan pendant 31 ans, Silvio Berlusconi a fait du club rossonero l’une des places fortes du football mondial (photo d’illustration montrant Silvio Berlusconi soulevant la Ligue des champions 2007, à Athènes).
Patron de l’AC Milan pendant 31 ans, Silvio Berlusconi a fait du club rossonero l’une des places fortes du football mondial (photo d’illustration montrant Silvio Berlusconi soulevant la Ligue des champions 2007, à Athènes).

FOOTBALL - C’est peut-être le plus beau chapitre de la vie romanesque du Cavaliere. Mort ce lundi 12 juin à l’âge de 86 ans, Silvio Berlusconi a été un homme d’affaires à succès, un leader politique pionnier du populisme moderne, un justiciable on ne peut plus médiatique… Et un immense dirigeant du « foot-business », lorsqu’il fit de l’AC Milan l’équipe star de la planète.

Lorsqu’il rachète le club en 1986, le rossonero est pourtant au bord du dépôt de bilan et sort d’années mitigées sur le plan sportif. Sauf que Silvio Berlusconi sait bien que le football peut être un formidable levier pour ancrer définitivement dans les esprits l’image de « gagnant » invincible qu’il cherche à se forger. Alors à coups de millions, il modernise le club et lui offre des joueurs de classe mondiale (on pense forcément aux Néerlandais Rijkaard, van Basten et Gullit).

Ligues des champions et Ballons d’Or

De quoi remporter dès 1989 la Ligue des champions, le plus prestigieux et le plus lourd à soulever des trophées du football de clubs. Sur le banc un tacticien génial et resté mythique, Arrigo Sacchi, mis aux commandes par Berlusconi. Ce dernier ne s’arrête pas là, puisqu’au cours de sa présidence, l’AC Milan gagnera à cinq reprises la « coupe aux grandes oreilles ».

Au total, ce sont même 29 trophées qui viendront garnir le musée du Milan durant l’ère Berlusconi, parmi lesquels huit titres de champions d’Italie. Et cela uniquement pour les titres collectifs. Car pour construire des équipes toutes plus formidables les unes que les autres, le Cavaliere ne regarde pas à la dépense et recrute les meilleurs joueurs de la planète.

Ainsi, Ruud Gullit (1987), Marco van Basten (1988, 1989 et 1992), George Weah (1995), Andriy Chevtchenko (2004) et Kaka (2007) remporteront tous le Ballon d’Or en étant porteurs de la tunique noire et rouge. Et si les Paolo Maldini, Clarence Seedorf, Ronaldinho, Jean-Pierre Papin, Franco Baresi ou Zlatan Ibrahimovic ne connaissent pas le même honneur, ils gonflent tout de même les rangs d’une armada incontournable pendant près de trente ans au plus haut niveau.

« Un vide impossible à combler »

Logique, dès lors, de lire l’hommage vibrant rendu par l’AC Milan à son « inoubliable » président, ce lundi 12 juin. « Demain, nous rêverons à de nouvelles ambitions, créerons de nouveaux défis, et chercherons de nouvelles victoires. Qui représenteront le bon, le puissant et le vrai qui se trouvent en nous, comme en tous ceux qui ont choisi de vivre l’aventure qu’est de lier son destin à ce rêve nommé Milan », a notamment écrit le club, citant son défunt patron.

Des louanges qui font écho à la nostalgie de Carlo Ancelotti, vainqueur des Ligues des champions 1989 et 1990 en tant que joueur, puis 2003 et 2007 depuis le banc de touche. « Merci président », écrit sur Twitter l’entraîneur le plus titré en Ligue des champions, assurant que « la tristesse d’aujourd’hui n’efface pas les moments heureux passés ensemble ». Et d’évoquer « un homme ironique, loyal, intelligent, sincère, déterminant dans mon aventure de footballeur d’abord, puis d’entraîneur ».

Un concert d’hommages bien vite rejoint ce lundi par l’AC Monza, le club qu’a racheté en 2018 Silvio Berlusconi, un an après avoir vendu le Milan pour 700 millions d’euros. « Un vide qui ne pourra jamais être comblé », écrit notamment l’équipe au sujet de la nouvelle de ce 12 juin, remerciant Silvio Berlusconi « pour tout » et assurant qu’il restera « toujours avec nous ».

Monza, un petit club familial de la banlieue de la capitale lombarde où Berlusconi a placé l’emblématique Adriano Galliani, son bras droit chez les rossoneri devenu sénateur pour le parti Forza Italia et donc le patron du nouveau jouet du Cavaliere. Avec succès puisque Monza, promu l’été dernier en première division italienne pour la première fois de son histoire, est parvenu à se maintenir, grâce notamment à des investissements massifs et à un recrutement impressionnant. Comme un hommage au grand Milan de Silvio Berlusconi.

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