Le show « Normandy Memory » sur le Débarquement suscite l’ire des descendants des « commandos Kieffer »

Surfant sur le 80e anniversaire du Débarquement en Normandie, ce spectacle immersif sur la Seconde guerre mondiale s’est attiré les foudres des descendants des commandos Kieffer.
JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP Surfant sur le 80e anniversaire du Débarquement en Normandie, ce spectacle immersif sur la Seconde guerre mondiale s’est attiré les foudres des descendants des commandos Kieffer.

HISTOIRE - En travers de la gorge. Dans une tribune publiée dans les colonnes du journal Le Monde, ce lundi 29 avril, plusieurs descendants des « commandos Kieffer » expriment leur colère contre le « Normandy Memory ». Un projet « de show prétendument mémoriel » qui doit voir le jour à l’approche des cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie. Ce grand spectral immersif doit bientôt voir le jour dans le Calvados, à Colombelles.

La colère est vive pour cette trentaine de descendants des soldats français du 1er bataillon de fusiliers marins commandos débarqués en Normandie le 6 juin 1944, sous les ordres du commandant Philippe Kieffer. Voyant la date des cérémonies du Débarquement approcher, ils tiennent « à renouveler (leur) ferme opposition » à ce projet pourtant « soutenu par le président de la région Normandie, par le président de la communauté urbaine de Caen-la-Mer et par le maire de Colombelles ».

Comme ils le soutiennent dans ce texte, ce spectacle initialement présenté sous le nom de « ’D-day land’, puis ’Hommage aux héros’ et maintenant ’Normandy Memory’ » est un projet « porté par des ambitions purement économiques visant à développer encore le tourisme au moyen d’un spectacle et d’un dispositif sensationnalistes ».

« Machine à faire du business mémoriel »

Ayant déjà changé d’emplacement en raison des vives contestations, le « Normandy Memory » est logiquement toujours dans le viseur de ces descendants des soldats français de la Seconde Guerre mondiale. Car selon eux, « tout annonce une machine à faire du business mémoriel pour tour-opérateurs » : « un spectacle de 45 minutes, avec figurants, un millier de spectateurs chargés, plusieurs fois par jour, sur une tribune mobile défilant devant des décors, quelque vingt-cinq scènes de moins de 2 minutes chacune… », listent-ils dans cette tribune partiulèrement à charge.

Ils soulignent pour cela le fait qu’un tel spectacle qui veut provoquer un « effet waouh » chez les spectateurs −et vendu pourtant comme un projet aux vertus pédagogiques et immersives − sera forcément « simpliste », s’appuyant sur les « sensations et le spectaculaire » plutôt que sur « l’histoire et la réflexion ». D’autant plus que ce show s’adressera sans distinction aux enfants, aux jeunes et aux adultes, français ou non, qui n’ont donc pas tous la même connaissance sur cet épisode de la Seconde guerre mondiale, pointent-ils encore.

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