Shinzo Abe: pourquoi l'attaque contre l'ancien Premier ministre est un incident rarissime au Japon

Shinzo Abe: pourquoi l'attaque contre l'ancien Premier ministre est un incident rarissime au Japon

"Attristés", "bouleversés" ou encore "stupéfaits", les dirigeants du monde entier ont exprimé leur choc après l'assassinat de l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe ce vendredi. Cette attaque est d'autant plus surprenante que les homicides sont très rares au Japon, et encore plus ceux qui sont commis avec des armes à feu.

En 2021, il n'y a eu qu'un seul décès lié à l'utilisation d'une arme à feu, et 14 depuis 2017, selon le New York Times. Des chiffres très bas pour un pays de 125 millions d'habitants.

"C'est un pays qui est extrêmement pacifié, il n'est pas habitué à la délinquance, et encore moins à la délinquance par arme à feu" a commenté Yann Rousseau, correspondant des Échos au Japon, sur BFMTV.

"En moyenne, depuis une vingtaine d'années, il y a moins de vingt décès par an par arme à feu. C'est dû à une législation extrêmement stricte, il est quasi-impossible pour un particulier de détenir une arme, et ceux qui en veulent une pour faire du tir amateur ou de la chasse sont soumis à des tests incroyables sur plusieurs mois".

Une procédure en 12 étapes

En effet, la procédure d'obtention d'un permis de port d'arme à feu est couteuse et prend du temps. Les prétendants doivent franchir une douzaine d'étapes avant de pouvoir en acheter une.

Cela passe notamment par un cours de sécurité sur le maniement d'armes, des examens écrits, l'obtention d'un certificat de bonne santé physique et mentale par un médecin, mais aussi la vérification des antécédents et une inspection, par des policiers, du coffre-fort dans lequel seront stockées l'arme et ses munitions, précise le New York Times.

Une procédure qui pourrait expliquer la nature de l'arme avec laquelle a tiré le suspect sur l'ancien Premier ministre japonais. Interpellé, l'homme a confirmé avoir visé Shinzo Abe et avoir utilisé une arme artisanale. Sur les photos dont nous disposons de l'arme, se distinguent deux tubes qui semblent être reliés entre eux avec du scotch noir. Un policier de la région de Nara, où le meurtre a eu lieu, a cependant déclaré à des journalistes que les analyses sont toujours en cours.

Article original publié sur BFMTV.com