Shein, le géant de la fast fashion, a organisé un défilé à Paris et ça n’a pas plu à tout le monde

MODE - Quand la fast fashion se la joue haute couture. La marque chinoise Shein a organisé son premier défilé de mode à Paris jeudi 8 juin, pour présenter les collections de jeunes créateurs. Pour l’occasion, Shein avait invité de nombreux influenceurs, qui ont partagé l’événement sur leurs réseaux sociaux, comme le montre la vidéo en tête d’article.

Alors que l’entreprise est pointée du doigt pour son impact environnemental désastreux et les accusations de travail forcé des Ouïghours, elle semble multiplier les événements en France pour améliorer son image. Début mai, une boutique éphémère Shein avait ouvert ses portes dans le Marais pour quelques jours.

Si à l’intérieur du défilé, dans un local de la prestigieuse rue Cambon, les invités avaient l’air ravis, l’ambiance n’était pas la même à l’extérieur. Le député européen Raphaël Glucksmann et le président de la fédération du prêt-à-porter féminin Yann Rivoallan s’étaient donné rendez-vous pour appeler à légiférer contre le géant de la fast fashion.

« Il y a urgence à mettre un stop à ce modèle Shein », a dit Raphaël Glucksmann au micro de l’AFP. « Ce modèle est destructeur du climat, destructeur de l’environnement, destructeur des droits humains, destructeur des droits sociaux et destructeur des industries qui produisent en Europe ».

Le géant chinois contre les enseignes françaises

Pour Yann Rivoallan, ce premier défilé parisien est « une opération de communication comme ils ont essayé de le faire avec la boutique pour essayer de se donner une belle image ». Il a rappelé que Shein « ce sont des ouvrières qui travaillent 75 heures par semaine. Et c’est aussi la destruction de la planète à travers les millions de vêtements qu’ils déversent partout, à la fois sur les plages du Ghana et en même temps dans le désert de Chili ».

Ils accusent également Shein de mettre en danger les magasins de prêt-à-porter français, dont les fermetures sont de plus en plus fréquentes. « Si on prend Camaïeu, si on prend San Marina, si on prend les 50 boutiques qui ferment chez Princesse Tam Tam ou encore chez Comptoirs des Cotonniers on voit clairement que l’impact de Shein et toutes les parts de marché qu’ils prennent détruisent les emplois français », alerte Yann Rivoallan.

Raphaël Glucksmann estime lui que « s’il n’y a pas de normes que l’on doit respecter, à la fin Shein finira par dévorer l’ensemble de la concurrence ». Chez les consommateurs, les consciences commencent doucement à changer. Sous les publications des influenceurs sponsorisés par Shein pour assister au défilé, plusieurs de leurs followers leur reprochent de faire la promotion de la marque.

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