Sharon Stone a perdu la garde de son fils à cause de « Basic Instinct »

CINÉMA - La scène était devenue iconique aux yeux des cinéphiles, un peu moins au regard de la justice. La brouille entre Sharon Stone et le réalisateur Paul Verhoeven, au sujet de la scène d’interrogatoire dans Basic Instinct où on aperçoit les parties intimes de l’actrice sans qu’elle en ait donné l’autorisation, avait déjà été évoquée.

Cette fois ce sont les conséquences de cette scène sur sa vie de femme qu’elle tient à mettre en lumière. De passage dans le podcast Table for Two, publié mardi 7 mars, Sharon Stone, aujourd’hui âgée de 64 ans, est revenue sur les conséquences du long-métrage de 1992. Mais la comédienne a surtout évoqué les répercussions sur la garde son fils adoptif Roan, suite à son divorce avec Phil Bronstein en 2004.

« Des films sexuels »

Celle qui donne la réplique à Robert De Niro dans Casino raconte alors la sanglante question du juge, adressé à son fils, alors âgé de 8 ans en 2008 : « J’ai perdu la garde de mon enfant. Le juge a demandé à mon enfant, mon tout petit garçon : ’Tu sais que ta mère fait des films sexuels ?’ ».

Alors qu’elle demandait la garde exclusive de Roan, la justice avait finalement décidé, au terme d’une interminable bataille juridique d’accorder la garde à son ex-mari, estimant qu’il pourrait « lui offrir un environnement plus stable ». Sharon Stone n’avait obtenu qu’un droit de visite.

De quoi mettre hors d’elle Sharon Stone : « On décidait quel genre de parent j’étais parce que j’ai fait ce film », s’insurge-t-elle, ajoutant qu’aujourd’hui « les gens se promènent à poil à la télévision » alors que dans la scène en question, « vous avez vu peut-être un seizième de seconde de ma possible nudité et j’ai perdu la garde de mon enfant ! ».

Des paroles abjectes qui ont d’ailleurs causé de lourdes conséquences pour la santé de Sharon Stone, estimant que cette décision lui avait « littéralement brisé le cœur », entraînant chez l’actrice des problèmes cardiaques, notamment des « palpitations excessives dans les cavités supérieures et inférieures de [s]on cœur ».

Une scène (trop) marquante

Basic Instinct a évidemment marqué un cap dans la carrière de l’actrice, mais Sharon Stone reste aujourd’hui encore marquée par le tournage du film et de la fameuse scène de l’interrogatoire, où elle décroise ses jambes sans sous-vêtements devant des policiers l’interrogeant sur un meurtre.

Sharon Stone interprétant Catherine Tramell dans « Basic Instinct » en 1992. La scène de l’interrogatoire, où elle répond aux questions de plusieurs hommes et décroise ses jambes à des moments précis, est restée dans les mémoires.
Sharon Stone interprétant Catherine Tramell dans « Basic Instinct » en 1992. La scène de l’interrogatoire, où elle répond aux questions de plusieurs hommes et décroise ses jambes à des moments précis, est restée dans les mémoires.

Si Paul Verhoeven a toujours assuré que son actrice était au courant que ses parties intimes apparaîtraient à l’image, Sharon Stone s’en est défendue, et en a été heurtée. Au point de gifler le réalisateur de Total Recall et RoboCop, lors de sa découverte du film en projection privée.

L’actrice se souvient d’ailleurs du manque cruel de soutien de l’industrie pour son rôle de la femme fatale Catherine Tramell aux côtés de Michael Douglas dans ce thriller. Et évoque pour cela la cérémonie des Golden Globes de 1993, où la salle a ri au moment de l’annonce de son nom dans la catégorie meilleure actrice dans un film dramatique.

« C’était horrible. J’étais tellement humilié », se souvient-elle. « Quelqu’un avait-il une idée de la difficulté de jouer ce rôle ? À quel point c’était déchirant et effrayant ? Essayer de porter ce film complexe qui brisait toutes les frontières et contre lequel tout le monde protestait, sans parler de la pression. […]Je voulais juste ramper dans un trou ».

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