Un serment à Charles III ? Ces députés du Québec disent non à la monarchie

MONARCHIE - Une poignée de députés québécois fraîchement élus lors d’élections provinciales ont refusé, mercredi 19 octobre, de prêter allégeance au roi Charles III, officiellement chef d’État du Canada, comme la Constitution l’impose.

Onze députés du parti Québec Solidaire (gauche) ont prêté serment dans un discours retransmis à la télévision « envers le peuple du Québec », mais n’ont pas voulu prononcer l’autre serment qui les lie à la monarchie britannique, au risque de ne pouvoir siéger à l’Assemblée nationale québécoise fin novembre.

Selon la loi constitutionnelle canadienne, tout député élu au niveau fédéral comme provincial doit prononcer un serment d’allégeance à la monarchie britannique afin de pouvoir siéger.

Comme nous vous l’expliquons dans notre vidéo en tête d’article, la monarchie n’a jamais été la tasse de thé des Québécois, particulièrement pour des raisons historiques. L’institution, qui coûte par ailleurs 67 millions de dollars par années aux contribuables canadiens, rappelle notamment le douloureux souvenir de la conquête militaire du Canada par l’Angleterre au détriment de la France en 1760, puis les tentatives d’assimilation des francophones au cours des décennies suivantes.

Selon un sondage de la firme québécoise Léger réalisé en 2021, 74% des Québécois voudraient abolir la monarchie.

Pas une priorité pour Justin Trudeau

Vendredi, ce sera au tour du Parti Québécois de prêter serment et les trois élus souverainistes ont déjà annoncé leur intention de ne pas non plus prêter allégeance au souverain.

Le chef du parti et député Paul St-Pierre Plamondon, qui a initié l’idée de ce refus au cours des dernières semaines, assure qu’il s’agit pour lui « d’un conflit d’intérêts » car « on ne peut pas servir deux maîtres ». Par ailleurs, ce serment est un « rappel de la domination coloniale ».

Lundi, quelques personnalités publiques avaient également dénoncé l’obligation des députés de prêter allégeance à la Couronne britannique dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Interrogé mercredi sur la monarchie, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a réaffirmé « qu’il n’y avait pas un Québécois » qui souhaitait « que l’on rouvre la Constitution ».

Abolir la monarchie nécessite en effet de réécrire la Constitution et représenterait un effort titanesque et potentiellement des années de négociations politiques puisqu’il faut l’approbation unanime du Parlement et des gouvernements des dix provinces canadiennes.

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