Le sens caché des comptines de notre enfance

Jean Petit qui danse, Nous n'irons plus au bois ou encore Il court, il court le furet… Derrière les paroles anodines de ces comptines se cache un sens bien loin d’être avouable ! La première raconte le supplice de la roue infligé en 1643 à Jean Petit, l’un des chefs de l’insurrection des Croquants en Aveyron. La seconde, plus bucolique, déplore l’interdiction de la prostitution dans les alentours de Versailles, à l’époque où le château était en plein chantier. Un moyen de protéger les 60.000 ouvriers et soldats venus réaliser ces travaux titanesques et éviter les retards de livraison ! Derrière la contrepèterie de la troisième se cache une satire critiquant le cardinal Dubois et ses mœurs légères sous la régence Philippe d’Orléans…

"Beaucoup de ces chansons traditionnelles émergent sous l’Ancien régime, à une époque où il n’y a pas de traitement particulier pour les enfants, explique Olivier Hussenet, directeur adjoint du Centre national du patrimoine de la chanson, docteur en anthropologie sociale et ethnologie. Typiquement, les chansons chantées lors des veillées racontent des histoires destinées aux adultes comme aux enfants. Leurs double-sens offrent une lecture différente selon les âges." C'est aussi une manière de raconter l’actualité à travers le pays, alors que la majorité de la population ne sait ni lire ni écrire."Les complaintes judiciaires permettent, par exemple, d’informer du sort d’un condamné à travers le pays" poursuit Olivier Hussenet. Alors on chante, et souvent (...)

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