Seniors : la vie devant eux

Est-ce l’influence de la mobilisation contre la réforme des retraites et pour la préservation du modèle social français ? Depuis quelques semaines, la presse étrangère qui suit de très près la situation dans l’Hexagone multiplie les reportages et analyses sur la vie des sexagénaires après qu’ils ont quitté la vie active.

Au Royaume-Uni, The Economist évoquait en janvier “l’ère des grands-parents” : ils seront 2,1 milliards d’ici vingt-cinq ans (soit 22 % de la population mondiale) et pourraient, selon le magazine libéral, “permettre, grâce à la garde d’enfants, d’achever une révolution sociale d’ampleur : l’intégration des femmes dans le marché du travail”.

“La retraite, rêve ou cauchemar ?” s’interrogeait plus récemment Die Zeit en une. Pour l’hebdomadaire allemand, le débat sur les retraites pose immanquablement la question de l’organisation du travail et de notre rapport au travail (à lire à ce sujet dans ce numéro le reportage passionnant repéré sur Weixin sur ces jeunes Chinois qui ne veulent plus travailler à l’usine) : “N’est-il pas curieux qu’avec la retraite la majeure partie du temps libre des individus soit reléguée à la fin de leur vie ? Ne serait-il pas plus logique de travailler moins dur, sur une durée plus longue ? Il est grand temps que cela change”, écrit Die Zeit.

En Allemagne, toujours, Der Spiegel invite les seniors à repenser leur manière d’appréhender la vieillesse. D’autant que, quand ils cessent de travailler, ils sont “souvent en meilleure forme que les retraités des générations précédentes”.

Au Portugal, l’hebdomadaire Visão a quant à lui carrément consacré sa couverture aux seenagers (contraction de senior et de teenager) et à la belle vie qui commence pour certains après 60 ans, “quand finalement ils ont plus de temps libre”. C’est finalement cette longue enquête émaillée de témoignages de retraités mais aussi de scientifiques que nous avons choisi de traduire en ouverture du dossier de cette semaine.

“Les plus de 65 ans qui ont quitté la vie active en ont assez de ces clichés qui leur collent à la peau”, écrit Visão. Pas question pour eux de garder les petits-enfants ou de se consacrer aux mots croisés : le magazine a interrogé plusieurs sexagénaires qui revendiquent leur liberté et se tournent résolument vers l’avenir. Ils s’engagent dans des associations, pratiquent la danse, le street art pour certains, voyagent ou se mettent au sport. “Surtout, ils continuent d’apprendre, toujours”, explique le magazine.

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