Îles Féroé : la science se penche plus favorablement sur une colonisation Celtes que Vikings

La réponse à nos questions sur le passé ne se trouve pas toujours dans un ouvrage enluminé ou dans les vestiges d’une antique cité, mais parfois… dans des crottes. Grâce à des traces de fèces de moutons, une recherche américaine, publiée dans Nature en décembre 2021, repousse de 300 ans l’installation des premiers humains dans l’archipel scandinave, jusqu’alors attribuée aux Vikings, au IXe siècle de notre ère.

Le doute planait déjà car en 2003 des végétaux, datés à 600 de notre ère, avaient été identifiés. "Les pollens, piégés dans les sédiments, ont une paroi extérieure résistante, souligne Emilie Gauthier, professeur d’archéologie et de paléoenvironnement à l’université de Franche-Comté. Chaque plante produit un grain de pollen différent, aisément identifiable." Or, ces restes montraient une évolution du couvert végétal lié aux activités humaines et à l’apport de plantes "exotiques". "Une transformation que l’on remarque en présence de bétail", poursuit la chercheuse. Certains végétaux, dévorés par les animaux, tendent à disparaître quand d’autres s’installent. Mais en l’absence de site archéologique à proximité, les preuves manquaient.

L’équipe américaine a combiné deux outils : les biomarqueurs fécaux et l’analyse ADN. "À l’origine, nous travaillions à l’étude des climats du passé, explique Lorelei Curtin, géologue à l’Université du Wyoming et première autrice de la publication. Mais des discussions avec les chercheurs locaux nous ont conduits à mettre nos outils au service (...)

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