Sécheresse : ces départements sont les plus à risque cet été

Un poisson mort dans une rivière à Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales (Photo RAYMOND ROIG / AFP)
Un poisson mort dans une rivière à Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales (Photo RAYMOND ROIG / AFP)

Le ministère de la Transition écologique est particulièrement inquiet pour un large quart sud-est de la France.

Les pluies du printemps n'ont pas suffi à rattraper la sécheresse hivernale exceptionnelle qui a frappé le pays, avec 32 jours sans pluie entre janvier et février dernier. Si dans un rapport, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières salue des pluies qui ont eu "un impact bénéfique" sur les nappes des deux tiers nord du territoire, le BRGM déplore que "la situation demeure peu satisfaisante sur une grande partie du pays".

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Conséquence, 68% des nappes restent sous le niveau normal, contre 75% un mois auparavant. Une situation "plus déficitaire que l’année dernière", souligne le rapport, alors que seulement 58% des nappes étaient sous les normales en avril. De quoi faire craindre un été 2023 davantage marqué par la sécheresse.

Les départements du Nord-Ouest et du Nord-Est plutôt épargnés

C'est ce qui inquiète les autorités, qui viennent de publier une liste des territoires qui risquent d'être touchés par la sécheresse cet été, avec trois niveaux différents : possible - probable - très probable.

Sur les 96 départements que compte la métropole, 26 départements sont classés en risque "possible," soit le plus bas niveau et sont essentiellement situés dans le quart nord-est, en Bretagne, en Basse-Normandie ainsi que le département de la Gironde.

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42 sont classés en niveau "probable", essentiellement situés dans une bande axiale de la France, hors Île-de-France ils concernent également les deux Savoie, et l'extrême sud ouest.

Le risque plus élevé dans le quart sud est

Enfin, 28 départements sont particulièrement à risque de sécheresse pour cet été, majoritairement situés dans le sud-est du pays et en Île-de-France. Il s'agit de l'Oise, la Seine-et-Marne, les Yvelines, l'Essonne, le Val-d'Oise, le Loiret, la Marne, l'Ain, l'Isère, la Drôme, l'Ardèche, les Hautes-Alpes, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, la Haute-Corse, les Bouches-du-Rhône, le Var, le Vaucluse, le Gard, l'Hérault, la Lozère, l'Aude, les Pyrénées-Orientales, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées, l'Ariège, la Vienne, et les Deux-Sèvres.

Les territoires avec risque de sécheresse durant l'été 2023, au 1er mai 2023 (Capture Ministère de la Transition écologique)
Les territoires avec risque de sécheresse durant l'été 2023, au 1er mai 2023 (Capture Ministère de la Transition écologique)

Des départements déjà touchés par des restrictions

Plusieurs de ces départements ont déjà au moins partiellement placés en situation de crise en raison de la sécheresse, comme les Pyrénées-Orientales, où des renforts ont été envoyés face au risque d'incendie, et une partie du Gard et des Bouches-du-Rhône.

Une situation qui entraîne d'importantes restrictions d'usage de l'eau : arrêt des prélèvements non prioritaires y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité).

Des restrictions d'eau minimales harmonisées

D'autres départements sont eux en situation d'alerte renforcée, comme une partie de l'Oise, des Yvelines et de l'Ain, de la Drôme et des Alpes-Maritimes, ainsi que la quasi-totalité du Gard et de l'Hérault. Ce qui entraine d'ores et déjà des restrictions, avec une réduction des prélèvements à des fins agricoles supérieure ou égale à 50% (ou interdiction supérieure ou égale à 3,5 jours par semaine), une limitation plus forte des prélèvements pour l’arrosage des jardins, espaces verts, golfs, lavage des voitures... jusqu’à l’interdiction de certains prélèvements.

Le ministère a également mis à jour ce mercredi les consignes nationales détaillées dans son guide sécheresse, pour harmoniser à l'échelle nationale. Désormais, à chacun des quatre niveaux d’arrêté (vigilance, alerte, alerte renforcée, crise), des mesures minimales doivent être prises, qui peuvent ensuite être durcies.

En situation de crise par exemple, le plus haut niveau de restriction, les greens de golfs pourront continuer à être arrosés, mais en faisant 80 % d’économies d’eau. L'été dernier, l'arrosage des golfs en période de restriction d'eau avait suscité une vive polémique.

VIDÉO - Sécheresse : "On risque de se retrouver avec des situations ingérables"