Savoie : des élèves de terminale forcés de changer de spécialité à trois mois du bac

Plusieurs élèves de terminale du lycée René-Perrin d'Ugine, en Savoie, ont dû changer de matière de spécialité à quelques mois du bac face à l'impossibilité, pour l'établissement, de trouver un enseignant pour ce cours.

Un effet très concret de la pénurie d'enseignants. Neuf élèves de terminale au lycée René-Perrin d'Ugine, en Savoie, ont dû changer de spécialité à trois mois du baccalauréat, rapporte le Parisien ce jeudi 7 mars.

Ces élèves, qui vont passer un baccalauréat sciences et technologies de l'industrie et du développement durable (STI2D), avaient choisi la spécialité SIN, pour Systèmes d’information et numérique.

"Trop de temps" pour réagir

"Mais depuis le 6 novembre dernier, au retour des vacances de la Toussaint, le professeur qui assurait cet enseignement est absent et le rectorat se trouve dans l’incapacité d’assurer son remplacement. Résultat, le lycée a proposé à nos enfants de changer de spécialité à trois mois du bac. Mon fils est dépité, et j’éprouve le même sentiment que lui", a déclaré un parent d'élève, Denis Mercier, au Parisien.

Vincent, un autre père d'élève concerné, dit avoir "conscience" des difficultés actuelles dans l'Éducation nationale. "Mais j'ai alerté le proviseur dès le début du mois de décembre, et il ne s’est rien passé pendant trois mois. Le rectorat a mis trop de temps à réagir pour finalement reverser les élèves dans une autre spécialité par défaut", déplore-t-il.

Deux heures de soutien par semaine

Pour Elliott, le fils de Denis Mercier, cette nouvelle spécialité sera l’Innovation technologique et éco-conception (ITEC). Les élèves concernés vont bénéficier de deux heures de soutien par semaine pour rattraper leur retard et tenter de décrocher une bonne note dans cette nouvelle spécialité au bac. Les épreuves écrites de spécialité des baccalauréats généraux et technologiques sont prévues les 19, 20 et 21 juin.

Contactée par BFMTV.com, l'académie de Grenoble affirme que, concernant les épreuves du baccalauréat, "chaque situation particulière de candidat est portée à la connaissance des jurys". Elle assure qu'"une attention particulière sera accordée à ces élèves afin qu’ils ne soient pas pénalisés".

Mais Denis Mercier s'inquiète aussi pour l'après: "le bac n’est qu’une porte d’entrée vers les études supérieures", souligne-t-il auprès du Parisien. "Et si on ne vous donne pas les armes pour réussir, vous pouvez vous casser la figure".

Article original publié sur BFMTV.com

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