Samuel Sandler, père et grand-père de victimes de Mohammed Merah, est mort
TERRORISME - François Hollande, Gérard Larcher, Valérie Pécresse… Les hommages pleuvent ce vendredi 12 janvier après l’annonce de la mort de Samuel Sandler, père et grand-père de plusieurs victimes de Mohammed Merah. À 77 ans, ce défenseur infatigable de la mémoire des victimes était « une figure reconnue de la communauté juive ».
Ces mots sont ceux du président du Consistoire central, Elie Korchia, qui a annoncé le décès de celui dont il était aussi l’avocat. « Il œuvrait inlassablement pour maintenir vivante la mémoire de son fils Jonathan et de ses petits-fils Arié et Gabriel, victimes du terrorisme islamiste », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Il a succombé à une crise cardiaque.
La vie de cet ancien ingénieur en aéronautique a basculé le 19 mars 2012. Ce jour-là, Mohammed Merah avait assassiné devant l’école Otzar Hatorah de Toulouse Jonathan Sandler, 30 ans, professeur de religion, et ses fils Arié et Gabriel, cinq et trois ans, puis avait abattu Myriam Monsonégo, huit ans, la fille du directeur d’école.
L’hommage de Macron et Latifa Ibn Ziaten à Samuel Sandler
« Depuis ce carnage, je vis sous anesthésie, comme un fantôme. Leur absence me hante », avait affirmé Samuel Sandler en mars 2022, lors d’un hommage aux victimes des attaques jihadistes. Il avait alors estimé que « la guerre » contre les siens, les juifs, « n’a jamais cessé ». Quelques années plus tôt, en 2018, il avait publié un livre, Souviens-toi de nos enfants en mémoire des disparus.
« Sa disparition, ce 12 janvier, est celle d’un homme luttant contre la haine et l’oubli », a écrit Emmanuel Macron, dans un communiqué. Saluant un homme « charismatique, humaniste, républicain de cœur et d’âme », il a rappelé « son ambition d’ouverture et de dialogue avec les autres cultes, comme pour son engagement dans l’œuvre de mémoire de la Shoah ». Grâce à ses interventions « dans les classes » ou « auprès d’autres victimes du terrorisme », Samuel Sandler a permis d’« éveiller les consciences et éclairer les esprits », l’a remercié le chef de l’État.
« Son combat doit rester le nôtre », a, de son côté, écrit François Hollande sur X (ex-Twitter). Sur le même réseau social, Latifa Ibn Ziaten dont le fils a également succombé à la barbarie de Mohammed Merah lui a rendu également hommage.
Samuel Sandler a vécu des épreuves épouvantables. Celles qui accablent et révoltent. Il a réagi avec une dignité et un courage admirables. Il a lutté contre l’oubli et a inlassablement témoigné dans les lycées, pour que vive la mémoire de son fils Jonathan, et de ses petits-fils… https://t.co/R8eydHeA8b
— François Hollande (@fhollande) January 12, 2024
C’est avec une profonde tristesse et beaucoup d’émotion que je viens d’apprendre le décès de Monsieur Samuel Sandler qui a perdu son fils et deux de ses petits-fils lors de l’attentat du collège-lycée juif Ozar Hatorah le 19 mars 2012 à Toulouse.
Hier encore je parlais de lui… pic.twitter.com/0aXXsSHNEh— Latifa Ibn Ziaten (@LatifaIbnZ) January 12, 2024
Le grand rabbin de France Haïm Korsia a salué la « dignité » et la mémoire d’un homme qu’il « aimai(t) profondément », tandis que le président du Crif Yonathan Arfi rendait hommage à ses « paroles justes et sages ».
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