Salman Rushdie : ce qu’a dit Hadi Matar, son agresseur, interviewé depuis sa prison

Hadi Matar of Fairview, New Jersey, who pleaded not guilty to charges of attempted murder and assault of acclaimed author Salman Rushdie, appears in booking photographs at Chautauqua County Jail in Mayville, New York, U.S. August 12, 2022. Chautauqua County Jail/Handout via REUTERS. 
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CHAUTAUQUA COUNTY JAIL / via REUTERS

Ce qu’a dit Hadi Matar, l’agresseur de Salman Rushdie interviewé depuis sa prison (Hadi Matar le 12 août 2022 par Chautauqua County Jail/Handout via REUTERS)

INTERNATIONAL - C’est une interview pour le moins inattendue. L’Américain accusé d’avoir poignardé Salman Rushdie a parlé au New York Post depuis sa prison pour un entretien, dévoilé mercredi 17 août.

Si le New York Post précise que l’interview a eu lieu par visioconférence et en présence des avocats d’Hadi Matar, le site américain ne précise pas si les autorités ont donné ou non l’aval pour cette entrevue.

Hadi Matar, 24 ans, n’a pas dit s’il avait été inspiré par la fatwa lancée par l’ayatollah Khomeiny en 1989 depuis l’Iran, appelant à la mort de l’auteur des « Versets sataniques », jugés blasphématoires.

« J’ai de l’estime pour l’ayatollah. Je pense que c’est quelqu’un de remarquable. C’est tout ce que je dirais à ce propos », a-t-il toutefois assuré au tabloïd new-yorkais, qui écrit que les avocats de Hadi Matar, lui ont conseillé de ne pas parler de ce sujet. Hadi Matar a dit au journal avoir lu « quelques pages » du roman de Salman Rushdie.

Nouvelle comparution à venir

Il a confié par ailleurs être « surpris » que l’auteur ait survécu à l’attaque, perpétrée vendredi lors d’une conférence dans l’État de New York. « Quand j’ai entendu qu’il avait survécu, j’étais surpris », a dit Hadi Matar au New York Post, qui indique l’avoir contacté en prison. Le suspect, arrêté immédiatement après l’agression, a plaidé samedi non coupable de tentative de meurtre, et doit comparaître à nouveau vendredi devant un tribunal.

L’auteur britannique de 75 ans, poignardé une dizaine de fois et évacué en hélicoptère vers un hôpital, a été brièvement placé sous respirateur avant que son état ne s’améliore. « La voie du rétablissement a commencé », avait souligné son agent dimanche.

« Je ne l’aime pas, je ne l’aime vraiment pas »

« Je n’aime pas cette personne. Je ne pense pas qu’il soit un homme bien », a lancé le suspect au New York Post à propos de l’intellectuel. « Je ne l’aime pas, je ne l’aime vraiment pas. » « C’est quelqu’un qui a attaqué l’Islam », a-t-il ajouté. En regardant des vidéos de l’auteur sur YouTube, il l’a trouvé « hypocrite », a-t-il poursuivi.

Il a assuré ne pas être en contact avec les Gardiens de la révolution iraniens et avoir appris la présence de Salman Rushdie à une conférence d’un centre culturel à Chautauqua, dans le nord-ouest de l’État de New York, par Twitter.

Originaire de l’État du New Jersey, il a raconté au média américain avoir pris le bus jusqu’à la ville de Buffalo, puis un Lyft -concurrent d’Uber et des taxis- pour se rendre à Chautauqua. « Je ne faisais rien de particulier, je me baladais », a-t-il détaillé, « j’étais juste dehors tout le temps ». Alors que Salman Rushdie montait sur la scène d’un amphithéâtre, l’homme s’est précipité sur l’estrade avant de le poignarder plusieurs fois, notamment au cou et à l’abdomen.

Hadi Matar était revenu « changé » et davantage religieux d’un voyage en 2018 au Liban, pays d’origine de sa famille, avait affirmé lundi sa mère au site internet du Daily Mail.

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