Sainte-Soline: qui sont les 1000 "éléments radicaux" identifiés par les autorités?

Des jets incessants de projectiles. Les forces de l'ordre ont été prises pour cibles ce samedi par certains manifestants venus contester le chantier de méga-bassines à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres.

"Quand il y a des cocktails molotov en manifestation, c'est vraiment le signal que le mouvement se durcit, c'est un signe de radicalité", commente Thierry Vincent, journaliste et auteur du livre "Dans la tête des blacks blocs: vérités et idées reçues", après avoir vu les images prises depuis une caméra située dans un véhicule de gendarmerie.

"Une logique de guérilla"

Outre les cocktails molotov, les forces de l'ordre ont saisi des dizaines de couteaux et de boules de pétanque, des bidons d'essence, des parpaings, des haches, des machettes, des matraques ou encore des bonbonnes de gaz.

Un matériel qui témoigne de l'intention de certains individus, selon Céline Berthon, directrice centrale de la Sécurité publique.

"La nature des projectiles qui ont été retrouvés et la nature des techniques employées par une partie des individus témoignent du fait qu'ils n'étaient pas venus pour manifester pacifiquement, pour s'opposer à un gros projet, mais véritablement pour mener une logique de guérilla. Ça illustre la volonté extrêmement radicale des acteurs de cette mobilisation" estime-t-elle sur BFMTV.

Des universitaires qui "entrent en résistance"

En effet, les forces de l'ordre ont identifié sur place un millier d'éléments radicaux parmi les "8000 opposants". Si leur profil reste difficile à cerner, ils sont souvent très engagés politiquement.

"C'est souvent des gens qui ont fait psychologie, sociologie, souvent des universitaires, qui ont fait des études, qui sont impliqués politiquement", explique Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat Unité SGP Police FO.

En parallèle de ce profil universitaire, ces individus "décident d'entrer en résistance".

"En même temps, ils décident d'entrer en résistance contre la démocratie, le gouvernement et veulent attaquer les symboles de la République", poursuit le représentant syndical.

Des officiers chargés de les identifier

Une centaine d'officiers de police judiciaire sont mobilisés pour "investiguer" sur eux et ainsi "les identifier, les placer en garde à vue et les présenter au procureur de la république", d'après Nasima Djebli, porte-parole de la gendarmerie nationale.

Au total, 47 gendarmes ont été blessés en marge du rassemblement, dont deux en urgence relative, selon un bilan définitif du parquet de Niort. Des violences qui ont donné lieu à 45 plaintes déposées par les forces de l'ordre.

Côté manifestants, sept personnes ont été prises en charge par les secours. Pour l'un d'eux, âgé de 30 ans et victime d'un traumatisme crânien, le pronostic vital était toujours engagé ce dimanche. Les organisateurs évoquent quant à eux 200 blessés dont 40 graves.

Article original publié sur BFMTV.com