Saint Valentin : « Les femmes ne sont pas toutes égales en amour », selon Christelle Murhula

SAINT VALENTIN - Depuis quelques années, la révolution romantique s’invite dans les débats féministes. Le concept, notamment évoqué dans le livre Réinventer l’amour de Mona Chollet, analyse le couple sous le prisme du féminisme. « Il remet en question les systèmes de domination au sein du couple hétérosexuel et défend une égalité avec le partenaire », explique Christelle Murhula. Comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus, pour l’autrice féministe, certaines femmes ne sont pas prises en compte dans ces débats. Dans « Amours Silenciées », paru aux éditions Daronnes, en octobre 2022, elle propose une réflexion à travers son expérience de femme noire.

« Les exclues de la révolution »

« Comment est ce qu’on construit des relations amoureuses quand on est une femme en situation de handicap ? Quand on est une femme qui vit en banlieue parisienne ou qui est issue d’une classe très populaire ? Je ne l’ai pas forcément lu ou écouté dans les podcasts », déplore l’autrice qui a eu envie d’écrire pour ces « exclues de la révolution ». « Beaucoup de profils sociaux ont été oubliés car la plupart du temps, celles qui ont la parole sont des femmes bourgeoises, citadines et hétérosexuelles » dont la réalité diffère de celle de beaucoup d’autres femmes. Pour Christelle Murhula, la classe sociale, par exemple, conditionne le couple car « il est beaucoup plus facile d’être pauvre à deux que d’être pauvre toute seule ». « Être en couple ou se marier permet de rassembler des revenus. Les femmes précaires vont donc plus difficilement remettre en question le fait d’être célibataire », détaille-t-elle. Les « femmes racisées » sont les autres oubliées.

« Les femmes noires hypo ou hypersexualisées »

Dans l’interview, la journaliste revient aussi sur son expérience de femme noire, son rapport à l’amour et l’impact de la pop culture et de la représentation. Elle évoque le rejet, les insultes parfois venant d’homme eux aussi « racisés ». « J’ai 27 ans et j’ai grandi avec des chansons et des clips tels que Beyoncé Coulibaly qui se moquait de la figure d’une certaines femmes noires qui traînerait à Gare du Nord et porterait de faux cheveux. Grandir avec ces représentations imprègnent les esprits. On a l’impression que ces femmes sont juste des être dont on se moque et qu’elles ne sont pas dignes d’être aimées » analyse-t-elle. À cela se mêle la misogynoir, une discrimination spécifique envers les femmes noires.

Pour l’autrice, repenser cette révolution et les rapports amoureux passe par le fait de « donner la parole à toutes les femmes ».

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