La saga « Astérix » décryptée en 40 albums : « La Zizanie », un mal si français

La Zizanie  - Credit:Astérix®-Obélix®-Idéfix®/Les Editions Albert René
La Zizanie - Credit:Astérix®-Obélix®-Idéfix®/Les Editions Albert René

Tullius Détritus porte bien son nom. L'homme n'est pas seulement une ordure sur le plan moral… c'est aussi un type dangereux pour le corps social. Qu'on en juge ! Cet individu vénéneux laisse dans son sillage de terribles ferments de discorde. Partout où il passe fleurissent les disputes et s'épanouissent les algarades. Capable de lancer les rumeurs les plus abjectes mais aussi de distiller des soupçons de jalousie rongeant les liens amicaux les plus solides, ce personnage est un véritable danger public ! Jules César a bien compris son utilité.

Au nom de Rome, il le recrute pour l'aider à conquérir le village armoricain qui lui tient tête. Si l'union fait la force des Gaulois, autant que leur potion magique, César est convaincu de pouvoir les vaincre en parvenant à détruire l'atmosphère fraternelle qui règne sur ce petit bout de Bretagne. « Divide et impera » (« divise pour mieux régner »), explique Machiavel dans Le Prince. Est-ce un hasard ? L'écriture de La Zizanie coïncide avec le 500e anniversaire de la naissance de l'écrivain florentin.

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Tullius Détritus est redoutablement efficace dans son domaine. Concentrant les traits les plus vils, il est « machiavélique » au sens premier du terme. Petit, chafouin, le teint olivâtre, le regard torve, ce personnage sournois applique à la lettre les préceptes décrits dans le traité politique paru en Italie en 1532 sous le titre De principatibus. Sa ressemblance avec Éric Zemmour est [...] Lire la suite