La saga « Astérix » décryptée en 40 albums : « Astérix chez les Bretons », De Gaule pour sauver les Anglais

Astérix chez les Bretons  - Credit:Astérix®-Obélix®-Idéfix®/Les Editions Albert René
Astérix chez les Bretons - Credit:Astérix®-Obélix®-Idéfix®/Les Editions Albert René

Astérix chez les Bretons tient une place à part dans les histoires du Gaulois moustachu. Ce n'est pas une opinion de journaliste, mais celle d'Albert Uderzo lui-même. Le dessinateur d'Astérix assure, en 2005, que cet album est « le meilleur de René Goscinny ». Les fans semblent du même avis : Astérix chez les Bretons marque le début du succès phénoménal de Goscinny et Uderzo, puisque l'album se vend au total à 900 000 exemplaires, dont 600 000 en deux semaines…

Goscinny est, il est vrai, très en verve. Le scénariste multiplie les trouvailles. Dans son interview de 2005, Uderzo salue l'idée géniale du « parler » breton : l'habitant de Bretagne, lui-même issu quelques générations plus tôt de la Gaule, parle gaulois comme un Gaulois, mais avec une curieuse façon de construire ses phrases. Lorsque Jolitorax, cousin breton (et germain) d'Astérix, arrive dans le village gaulois, il se présente ainsi : « Je dis Messieurs : pourriez-vous m'indiquer la résidence de M. Astérix ? » Lorsque Jolitorax comprend qu'il s'est adressé à Astérix lui-même, il répond : « Je dis, ça c'est un morceau de chance. Je suis Jolitorax ! Secouons-nous les mains ! » Tout le monde comprend, et sourit à la fois : la traduction de l'anglais est littérale, y compris dans la construction des phrases. L'astuce de Goscinny traduit (c'est le cas de le dire) peut-être la difficulté qu'ont les Français à apprendre l'anglais. Ce qui, ayant vécu à New York, n'était pas le cas du scénariste.

Dignes [...] Lire la suite