"Pas sérieux", "on ne comprend plus rien"... L'agenda écologique de Macron étrillé par les oppositions

Un agenda maintes fois reporté avant d'être finalement dévoilé mais qui déçoit. Emmanuel Macron a levé le rideau lundi après-midi sur le calendrier de la planification écologique. Sans grande annonce, son discours a déçu, à commencer par Europe-Écologie-Les-Verts.

"On a un président qui nous parle d'écologie à la française mais on a l'impression que l'écologie à la française, c'est qu'il ne faut rien changer", a regretté la patronne du mouvement Marine Tondelier sur Public Sénat ce mardi matin.

"On ne peut pas en 'même temps' protéger les abeilles et les profits de Monsanto"

Le chef de l'État a appelé à bâtir une écologie qui ne soit "ni celle du déni ni celle de la cure, incompatible avec notre modèle productif français". Avec un objectif: réduire les émissions de CO2 de 5% par an.

Pour ce faire, l'Élysée table plus sur l'adaptation que sur des mesures de grand changement. Pas question par exemple d'interdire le glyphosate, cet engrais très controversé, accusé de participer à la disparition des abeilles.

"On ne peut pas laisser nos agriculteurs sans solution", a expliqué le Président, appelant cependant à "vouloir baisser de 30%" son usage.

"On peut pas 'en même temps' protéger les abeilles et les profits de Monsanto", a regretté le député écologiste Julien Bayou sur X (ex-Twitter).

"Un bilan désastreux pour la planète"

Dans les rangs de La France insoumise, on ne mâche pas non plus ses mots. Dans un communiqué de presse, les députés insoumis accusent Emmanuel Macron "de faire encore une fois du marketing".

"Il s'auto-félicite de son travail, alors même que lui et ses gouvernements successifs font preuve de leur inaction écologique depuis 6 ans", tancent les élus LFI qui l'accusent de "bilan désastreux pour la planète".

Le Président, dont deux gouvernements ont été condamnés pour "inaction climatique" devant le Conseil d'État, a annoncé vouloir sortir du charbon d'ici 2027, après avoir fixé le cap de 2022 en 2017.

"Pas une transition écologique mais une destruction"

L'Élysée table également sur l'objectif de fabrication d'un million de pompes à chaleur d'ici la fin du quinquennat. Emmanuel Macron a également annoncé l'ouverture d'un guichet de voitures électrique en leasing dès octobre. Cette location à 100 euros par mois se fera sans apport et sera réservée "aux plus modestes".

Le dirigeant n'a cependant pas précisé comment ces mesures seront financées, misant sur une hausse du budget pour l'écologie de 7 milliards, sans en préciser les modalités. De quoi agacer Marine Le Pen.

"On ne comprend plus rien. Où va-t-on? (...) Avez-vous entendu comment Macron finance la transition écologique. C'est pas une transition écologique mais une destruction", a analysé la patronne des députés RN ce mardi sur France inter.

Les annonces sur les RER métropolitains, "pas sérieuses"

Même son de cloche pour Xavier Bertrand qui pointe du doigt les annonces du d'Emmanuel Macron en matière de transports.

"Les chiffres annoncés ne sont pas sérieux", s'est agacé de son côté le président LR de la région Hauts-de-France sur LCI.

Dans son viseur: la création de RER métropolitains souhaitée par Emmanuel Macron, qui a annoncé 700 millions d'euros pour les lancer.

Problème: chaque ligne coûte bien plus chère. De quoi faire dire à Xavier Bertrand qu'il "manque un zéro. Nous, on va avoir besoin de 7 à 9 milliards. Franchement..."

Le co-président du GIEC Robert Vautard a regretté de son côté sur RTL que l'allocution d'Emmanuel Macron ne comporte "ni chiffres précis" "ni mesures précises".

Article original publié sur BFMTV.com