La série "Le Monde de demain" explore les origines du mouvement hip-hop en France

Le casting de la série Arte
Le casting de la série Arte

"Tout n'est pas si facile, tout ne tient qu'à un fil". Si le rap est aujourd'hui le genre le plus écouté en France, il a fallu des années de travail pour faire reconnaître et valoir la culture hip hop à travers l'Hexagone.

La série Le monde de demain - en référence au titre éponyme de NTM sorti en 1990 - revient sur la genèse du mouvement hip hop sous toutes ses formes (graff, breakdance, DJ'ing et rap) dans les années 80 en France, à travers le parcours de trois piliers de cette culture: DJ Dee Nasty, la graffeuse Lady V et JoeyStarr et Kool Shen, leaders du groupe NTM.

Inspirée de faits réels et s'appuyant sur des archives d'époque, cette série, réalisée par Katell Quillévéré et Hélier Cisterne, a remporté en mars dernier le Grand Prix au festival Séries Mania. Disponible depuis ce lundi et jusqu'au 16 novembre sur arte.tv, Le monde de demain sera également diffusée le 20 octobre sur la chaîne Arte.

Trois parcours parallèles

Nous sommes en 1983. De retour d'un voyage au États-Unis où il découvre une scène hip-hop émergente, Daniel Bigeault (futur DJ Dee Nasty) - incarné par Andranic Manet - est déterminé à faire vivre cette culture en France et à se faire un nom dans le milieu du DJ'ing.

En parallèle, les jeunes Bruno Lopes (Anthony Bajon) et Didier Morville (Melvin Boomer) s'initient d'abord au breakdance, découvert sur le parvis du Trocadéro puis au graffiti avant de s'imposer dans le rap en créant le groupe NTM.

Troisième figure de ce mouvement, Lady V (Laïka Blanc-Francard), est également mise en avant pour son amour du graff. Compagne de Kool Shen, la jeune femme accompagne le groupe de rap en tant que danseuse. Son parcours, offre un regard inédit: celui d'une femme, qui parvient difficilement à s'imposer dans un milieu masculin et misogyne.

Témoignages et archives

Si d'autres initiatives telles que l'exposition Hip Hop 360° à la Philharmonie de Paris ou encore le film Suprêmes - biopic sur NTM réalisé par Audrey Estrougo - ont tenté récemment de mettre à l'honneur le rap français et ses plus de quarante ans d'histoire, Le monde de demain est l'une des premières séries à dépeindre aussi fidèlement l'histoire de la culture hip-hop en France et son univers (décors, costumes...).

Ce réalisme, on le doit au travail des réalisateurs Katell Quillévéré et Hélier Cisterne qui ont recueilli des heures de témoignages, directement auprès des pionniers du mouvement hip hop en France. Kool Shen, JoeyStarr et Dee Nasty ont d'ailleurs également eu un droit de regard sur tous les épisodes et ont été présents sur le tournage afin d'aider les acteurs qui les incarnaient.

"Il s’agissait de déconstruire les clichés. Nous sommes donc allés à la rencontre de nos personnages et de ceux qui les ont côtoyés à cette époque. [...] La réalité de cette histoire s’est avérée si riche que notre ligne de conduite a été de ne jamais trahir ces témoignages et d’en révéler la dimension poétique, sociale et politique", explique Katell Quillévéré dans un communiqué.

"Nous avons constitué une large base d’archives, retrouvé des images, des sons, des détails sur les personnages et les décors réels de cette histoire. Le lien créé avec nos témoins s’est avéré essentiel. Ils ont donné leur avis sur les scènes, rectifié des attitudes, des répliques. Ils nous ont permis d’être encore plus précis, jusqu’aux vêtements collectors d’époque récupérés grâce à Dee Nasty, aux trophées et aux photos de la famille Lopes donnés par Christiane, la mère de Kool Shen."

Article original publié sur BFMTV.com