Une série de massacres choque l’Équateur

Chaque jour apporte son lot de tragédies en Équateur, où les massacres se succèdent à un rythme effarant. En deux jours, au moins 21 personnes sont mortes dans des incidents macabres.

Mais l’un d’entre eux a particulièrement choqué l’opinion publique. Il s’agit du massacre de neuf pêcheurs et vendeurs de crustacés qui a eu lieu le 11 avril dans un port de la ville d’Esmeraldas, dans la province du même nom, au nord-ouest du pays, particulièrement touchée par les disputes entre gangs rivaux qui rongent le pays.

Comme le rapporte la correspondante locale d’El País America, Carolina Mella, “des images de vidéosurveillance révèlent les détails de la scène sanglante qui s’est déroulée mardi, lorsque trente hommes, dans le cadre d’une opération synchronisée entre terre et mer, ont débarqué à bord d’un bateau et d’un taxi – qui avaient été volés quelques heures plus – pour se rendre dans la zone de dépôt du port, où travaillait un groupe de pêcheurs et de vendeurs de fruits de mer qui achetaient la pêche du jour. À leur arrivée, ils ont ouvert le feu sur eux.”

Certains pêcheurs ont essayé de se cacher, d’autres se sont jetés à l’eau, mais ils ont été rapidement rattrapés par les criminels. Quatre personnes sont encore dans un état critique.

Derrière ce massacre se trouvent les gangs qui se disputent les marchés du narcotrafic et de l’extorsion. Et plus précisément, selon le journal, les Tiguerones, fâchés que les pêcheurs aient préféré payer le gang rival des Gangsters pour assurer leur sécurité.

Zone de guerre

Une véritable faillite de l’État qui a mené à la démission du secrétaire de la sécurité, Diego Ordonez, après à peine huit mois au poste. Alors que le gouvernement, impuissant, a récemment autorisé le port d’armes pour les civils, une mesure qui fait polémique.

La province d’Esmeraldas est un passage presque obligé pour les chargements de drogue en provenance de la Colombie voisine qui partent vers l’Asie ou l’Occident, et son taux d’homicide en 2022 était de 63 pour 100 000 habitants, selon El País, équivalent à celui d’une zone de guerre.

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