Séismes en Turquie et en Syrie: le bilan approche les 5000 morts, les recherches de survivants se poursuivent

Plus de 3300 personnes ont trouvé la mort en Turquie, où les opérations de sauvetage se sont poursuivies toute la nuit dans des conditions climatiques compliquées.

Un décompte déjà tragique, mais qui risque de s'alourdir au fil des heures. Selon le dernier bilan officiel de l'organisme public de gestion des catastrophes (Afad), plus de 4300 personnes ont trouvé la mort, dont 3381 en Turquie et près de 1500 en Syrie, au lendemain des violents séismes qui ont ravagé la région. La première des trois secousses enregistrées lundi matin, d'une magnitude de 7,8, a été ressentie jusqu'au Liban, à Chypre et dans le nord de l'Irak. Selon l'institut géologique danois, les secousses ont même été enregistrées jusqu'au Groenland

Dans la nuit, un nouveau séisme de magnitude 5,6 a frappé le centre de la Turquie, a rapporté le Centre européen de veille sismologique.

L'espoir de retrouver des survivants

Malgré le froid, les sauveteurs participent à une course contre-la-montre afin de retrouver d'éventuels survivants dans les décombres. Ils se sont acharnés dans le froid, sous la pluie battante ou la neige, parfois à mains nues, pour sauver chaque vie qui pouvait l'être, comme cette enfant de sept ans sortie des ruines à Hatay, à la frontière syrienne, après plus de 20 heures de terreur, le pyjama maculé de poussière.

"J’ai deux oncles et deux cousins qui ont disparu. Est-ce qu’ils peuvent respirer? Ont-ils faim? Sont-ils vivants ou morts? On veut savoir ces choses-là", témoigne une survivante auprès de BFMTV.

Le mauvais temps qui plane sur l'Anatolie complique la tâche des secours et rend le sort des rescapés plus amer encore, grelottant sous des tentes ou autour de brasero improvisés.

"Ma femme est dans ces décombres là-bas. On ne doit jamais abandonner mais elle est probablement morte. Il y a toujours de l’espoir", explique un habitant de Kahramanmaras, toujours auprès de BFMTV.

Des dortoirs ont été ouverts par les autorités locales dans les gymnases ou les collèges ou même dans les mosquées afin d'héberger les rescapés. Mais par crainte de nouveaux séismes, nombre d'habitants ont préféré passer la nuit dehors.

L'aide internationale se met en marche

En parallèle de ces opérations de sauvetage, l'aide internationale est en train de se mettre en place. Dans la nuit, les 139 membres de la sécurité civile mobilisés se sont envolés pour la Turquie où ils envisagent de se rendre en particulier à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d'accès et profondément meurtrie ensevelie sous la neige.

De son côté, le président américain Joe Biden a promis à son homologue Recep Tayyip Erdogan "toute l'aide nécessaire, quelle qu'elle soit". Deux détachements américains de 79 secouristes chacun se préparaient lundi à se rendre sur place, selon la Maison Blanche. Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide.

En revanche en Syrie, l'appel lancé par les autorités de Damas a été surtout entendu par son allié russe, promettant des équipes de secours "dans les prochaines heures", alors que selon l'armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider aux secours.

L'ONU a également réagi, mais en insistant que l'aide fournie irait "à tous les Syriens sur tout le territoire", dont une partie n'est pas sous le contrôle du gouvernement.

Dans ces zones tenues par les rebelles, frontalières de la Turquie au nord-ouest de la Syrie, au moins 700 morts ont été dénombrés.

Les bâtiments fragilisés s'effondrent

Autre menace qui plane sur les sauveteurs, les risques d'effondrements des immeubles et autres bâtiments qui ont été endommagés et fragilisés par les secousses. Rien qu'en Turquie, les autorités ont dénombré près de 5000 immeubles effondrés.

A Malatya, une violente réplique a touché la ville et provoqué la chute de nouveaux bâtiments, provoquant la panique dans les rues de la ville. Les dégâts s'amplifient d'heure en heure.

"L'une des priorités c'est de mettre en place des périmètres de sécurité pour tous les bâtiments qu'on estime dangereux, les sécuriser, que les gens soient évacués", décrit auprès de BFMTV Patrick Coulombel, cofondateur de la fondation Architectes de l'urgence.

Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul. Le chef de l'Etat turc a décrété un deuil national de sept jours et la fermeture des écoles pour la semaine.

Article original publié sur BFMTV.com

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