Séisme en Turquie : encore des miracles quatre jours après

Rescuers carry 16-year-old Melda as they rescue her from being stuck in rubble for three days in Hatay, on February 9, 2023, three days after a 7,8-magnitude earthquake struck southeast Turkey. - The death toll from a huge earthquake that hit Turkey and Syria climbed to more than 17,100 on on February 9, as hopes faded of finding survivors stuck under rubble in freezing weather. (Photo by BULENT KILIC / AFP)

INTERNATIONAL - Des voisins ont donné l’alerte : ils avaient entendu un bruit diffus derrière le mur. Après cinq heures d’efforts, Melda Adtas est sortie vivante des décombres jeudi 9 février, plus de 80 heures après le séisme d’une magnitude de 7.8 qui a secoué le sud-est de la Turquie et la Syrie voisine lundi en pleine nuit.

Surtout avec le froid nocturne, intense, qui sévit dans le pays. Surtout à Antakya, l’antique Antioche, en ruines, dans une province dévastée. Mais trois personnes avaient déjà été secourues dans l’immeuble de Melda, des voisins du dessus. Les secouristes ont donc repris leur course contre la mort, sous l’œil angoissé d’un père qui ne parvenait plus à joindre sa fille.

Melda, 16 ans, était coincée sous un mur renversé comme au fond d’un puits profond. Mais le chef d’équipe, Suleyman (il n’a pas donné son patronyme) est un de ces mineurs de la mer Noire qui ont foncé vers le sud pour prêter main-forte aux secours.

« Nous n’avons pas travaillé pour rien »

Sans lui, assurent ses coéquipiers, l’intervention n’aurait pu être menée à bien. Car Suleyman sait appréhender les boyaux sombres. Travaillant en silence pour garder le contact avec Melda, ils ont dégagé les obstacles l’un après l’autre, sous l’œil anxieux des badauds.

Jusqu’à parvenir au chevet de la jeune fille transie, meurtrie, mais en vie, qu’ils ont remontée avec douceur.

Ils étaient alors six à soulever le brancard, casqués et couverts de poussière, les traits tirés, après avoir protégé Melda d’une couverture contre le froid et les indiscrets. La plupart des victimes, cueillies dans leur sommeil, étaient très peu vêtues quand le séisme les a précipitées dans le chaos.

Une fois Melda en sécurité dans l’ambulance, les hommes se sont étreints, embrassés, congratulés, certains en larmes. « Nous n’avons pas travaillé pour rien ! Nous avons sorti une fille des décombres ! », se sont-ils réjouis.

Des miracles et des histoires tragiques

« Quel jour sommes nous ? », a demandé l’un d’eux, épuisé et désorienté par cette course éreintante contre le temps assassin. « Dieu vous bénisse ! Que Dieu vous bénisse tous ! », leur a lancé le père de Melda, sous les applaudissements de la rue.

Le sauvetage de Melda n’est pas le seul miracle. Le même jour, témoigne BFMTV, un homme a été secouru des décombres. Alors qu’il était coincé sous plusieurs étages de son immeubles effondré, les secours ont réussi à le sauver. Il a été emmené immédiatement dans une ambulance.

Autre belle histoire racontée par BFMTV : plus de 100 heures après le séisme, la jeune Fatma, 14 ans, a à son tour pu être sauvée ce vendredi 10 février à Kahramanmaras, l’une des villes les plus touchées par le drame. Elle est en état d’hypothermie avancée et a été placée sous oxygène, mais bien en vie.

Franceinfo partage également l’histoire d’Azel, qui est restée trois jours sous les gravats à Antakya. Quelques heures plus tard, c’est son père en larmes qui est sorti vivant par les secouristes. Dans une autre ville turque, un garçon d’une dizaine d’années a été filmé tenant la main de l’un de ses sauveurs en attendant que les autres déplacent les débris. Une fois sorti de l’enfer, couvert de poussière, il est lui aussi conduit à une ambulance. Il serait le seul survivant de sa famille.

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